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Arrêt d’un chantier à Kankan un rapport explosif met à nu l’attribution des contrats publics(guieenews.org)

 Arrêt d’un chantier à Kankan  un rapport explosif met à nu l’attribution des contrats publics(guieenews.org)

De toutes les infrastructures réalisées à Kankan à la faveur des festivités du 58ème  anniversaire de l’indépendance, c’est pratiquement la seule dont les clés peinent jusqu’ici à être remises. Les travaux avaient été lancés en avril 2015 pour un délai d’exécution de 3 mois. Cependant, cinq ans après, les travaux ne sont toujours pas achevés.

Pourtant, vu la grande distance qui sépare ce quartier en pleine croissance en termes d’urbanisation, du centre-ville, la réalisation de ce marché de proximité avait suscité un réel espoir pour toute la population riveraine. Mais hélas, la réalisation de cet édifice peine encore à être achevée.

Aujourd’hui, le rapport (dont une copie nous a été remise) d’une enquête financée par l’Agence française de développement (AFD) et menée par un consortium d’organisations de la société civile piloté par l’ONG « Djigui centre » nous permet de lever le voile sur cet autre projet d’infrastructure qui est en souffrance dans le Nabaya.

Détails concernant le contrat.  

Il s’agit d’un projet financé par le Budget National de Développement BND, à 100%. Le coût global de la construction de ce marché est de cinq milliards trois cent trente -quatre millions cent cinq mille cinq cent francs guinéens (5. 334 .105. 500 GNF TTC). Le devis quantitatif estimatif des travaux se présente comme suit : 2 180 914 000 GNF, pour la réalisation de 20 kiosques double, et 297 952 000  GNF pour celle du bureau administratif de l’administration,  29 977 000 GNF pour la réalisation d’un abri de groupe électrogène et 1 273 090 000 GNF pour l’aménagement extérieur. Soit un total 5 334 105 500 GNF TTC.

L’enquête déclare aussi avec précision que des bilans financiers de décompte N° 1 du 01 Juillet 2015 et du décompte N° 2 du 13/11/2015, établi par le bureau de contrôle du projet Trans-Africa Service International, présentent un niveau de financement qui a atteint 91% de paiement.

Au total, si on en croit le rapport d’enquête, au moins 4 854 036 005 GNF ont été décomptés. Mais ceci étant dit, il est précisé, ni les autorités du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation maître d’ouvrage, ni l’entreprise SOGUIBEC (Société Guinéenne de Business Équipements – Construction – SARL) qui a déserté le chantier, n’ont daigné présenter en dépit de la demande formulée par les enquêteurs, les traces des transactions financières effectuées.

Alors en se fiant toujours aux bilans des décomptes financiers, le reste à payer au compte de ce projet est de l’ordre de 480 069 495 GNF.

S’agissant de l’attribution de ce contrat à l’entreprise SOGUIBEC, le MATD  soutient, selon le rapport d’enquête, qu’ un avis  d’appel  d’offre national a été  publié dans les colonnes du quotidien National  » HOROYA ». Cependant, la vérification de l’effectivité de cette information auprès dudit quotidien n’a pas été concluante pour faute de précision sur la date précise de la publication de l’avis d’appel.

Les recherches effectuées par la mission d’enquête pour vérifier les fondements de l’attribution du contrat à SOGUIBEC à partir de la copie du  PV de passation ont été vaines.

Niveau actuel des travaux

Selon le constat que nous avons fait sur le chantier, qui corrobore avec ce rapport d’enquête, le niveau d’exécution physique du chantier est à 80% depuis le mois de mai 2016 alors que la date de réception provisoire de l’infrastructure était prévue  pour août  2015.

La façade principale, le hall double de 120 tables, et le bureau administratif du marché, en attendant leurs finitions, sont déjà construits.

Par contre, les travaux qui restent à faire, ne sont pas moindres. On a  l’aménagement intérieur de la cour du marché, la réalisation du  forage et des conduites d’assainissement.

Le site est à l’abandon total. Les travailleurs, même le gardien ont tous déserté le chantier avec tous les matériels. Du coup, selon des riverains que nous avons rencontrés, le lieu est en passe de devenir un  véritable nid pour les voyous des quartiers.

Pourquoi l’arrêt de ce chantier ?

Ce rapport pointe du doigt l’inexpérience de la SOGUIBEC dans le domaine de construction public et aussi des retards de paiement de la part de l’Etat. C’est ce qui serait également à la base de ce retard.

 « Cette entreprise ne faisait que du business mais pas de BTP. C’était leur première fois de se retrouver avec un contrat comme ça. Alors nous pensons qu’ils n’ont pas pu bien manager l’exécution de leurs tâches. Quant à la maladie à virus  Ébola s’est présentée en Guinée en 2015, l’état a mis en stand-by presque tous les projets. Alors que le projet devait être préfinancé par l’entrepreneur, qui s’est donc mis en partenariat avec la NSIA Bank pour le préfinancement. Mais les retards de paiement auxquels, ils ont été confrontés ont aussi occasionné la mise en application d’une pénalité de retard de remboursement de l’emprunt à la banque partenaire », nous a expliqué Kaba Keita, coordinateur de l’ONG Djigui centre.

En dépit de nombreux coups de fil, toutes nos tentatives pour recueillir la réaction et de  l’entrepreneur, et du bureau de contrôle et même l’administration des grands projets, sur ce rapport d’enquête que vous pouvez lire ou télécharger en intégralité ci-dessous, ont été vaines.

kadi

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