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(Reseauinternational)La crise au Myanmar : Un jouet dans les mains des puissances mondiales que sont les États-Unis et la Chine ?

 (Reseauinternational)La crise au Myanmar : Un jouet dans les mains des puissances mondiales que sont les États-Unis et la Chine ?

prétendue « violence contre les manifestants pacifiques » et que se passe-t-il au Myanmar ? Jetons un coup d’œil en arrière :

Des élections législatives ont eu lieu au Myanmar, ancienne Birmanie, le 8 novembre 2020. Le parti NLD « Ligue nationale pour la Démocratie », est apparu comme le grand vainqueur. Ainsi, le mandat gouvernemental de la chef du parti et lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, a été prolongé de cinq ans. Cependant, les militaires ont refusé de reconnaître le résultat. Dix millions de bulletins de vote falsifiés auraient été découverts. La commission électorale et le gouvernement ont refusé à plusieurs reprises de vérifier les résultats des élections. En conséquence, le 1er février 2021, l’armée a arrêté Aung San Suu Kyi et d’autres membres importants de la NLD. Le parlement existant a été dissous et un état d’urgence d’un an a été déclaré. Après cela, il faudra organiser des élections et former un nouveau gouvernement. Les dirigeants de l’armée ont justifié la prise de pouvoir en la qualifiant de conforme à la Constitution, car selon eux la souveraineté de l’État était menacée. Les politiciens et les médias occidentaux ont condamné la prise de pouvoir et ont parlé d’un coup d’État.

Cette émission ne vise ni à justifier ni à condamner les actions de l’armée. Il s’agit plutôt de la question – ignorée par les médias occidentaux – de savoir s’il peut y avoir une quelconque vérité dans l’affirmation de l’armée qui dit que la souveraineté nationale était en danger. Alors que le président américain Biden a appelé à la « démocratie » au Myanmar, il n’a pas dit que les États-Unis se sont également ingérés dans l’autodétermination politique du Myanmar pendant des années. Joseph Thomas, rédacteur en chef américain de la revue géopolitique The New Atlas, a écrit dans un article publié le 3 février 2021, dans le magazine en ligne New Eastern Outlook, que l’accession au pouvoir d’Aung San Suu Kyi en 2015 était le résultat de décennies de financement et de soutien politique des États-Unis. Par le biais du NED (Fondation nationale pour la démocratie), Aung San Suu Kyi, ainsi que son parti et un gigantesque réseau d’institutions, seraient financés par le gouvernement américain. Le site web du NED américain répertorie environ 80 programmes qui, de l’aveu général, sont financés par le gouvernement américain au Myanmar. Elles vont des organisations de défense des droits de l’homme et des organisations juridiques, aux relations avec les médias et aux activités environnementales. D’une part, Aung San Suu Kyi et son parti, la NLD, dépendent presque entièrement du soutien des Occidentaux et reflètent donc leurs intérêts. D’autre part, selon Joseph Thomas, l’administration américaine poursuit un programme beaucoup plus large : La coopération entre le Myanmar et la Chine doit être attaquée, sapée et affaiblie.

La Chine finance divers projets d’infrastructure au Myanmar et apporte un soutien logistique à leur développement, en voici quelques-uns :

– Des routes terrestres adaptées aux chars pour sécuriser l’accès à l’océan Indien.

– Le prestigieux projet chinois de la « Nouvelle Route de la Soie », également connu sous le nom d’initiative « Belt and Road » dans la partie birmane.

– La Chine investit plusieurs milliards de dollars dans un énorme projet de port en eau profonde à Kyauk Phyu, dans l’ouest du Myanmar.

– Un train express doit relier la ville chinoise de Kunming, dans le Yunnan, à Kyauk Phyu, et des oléoducs et gazoducs ont déjà été posés.

Il est peu probable que l’administration américaine soit satisfaite des projets d’infrastructure de la Chine au Myanmar. C’est pourquoi, selon Joseph Thomas, elle soutient les organisations et les activités qui s’opposent aux projets de construction chinoises. Elle fomente également des efforts pour l’indépendance vis-à-vis de la Chine. Cela crée à son tour une « instabilité et des menaces pour la sécurité » qui ralentissent ou arrêtent la construction de projets par des entreprises chinoises.

Comme autre exemple, Joseph Thomas cite la crise des Rohingyas dans l’État de Rakhine au Myanmar, où la Chine veut construire le port en eau profonde de Kyauk Phyu. Tony Cartalucci, un journaliste d’investigation américain spécialisé dans la géopolitique, a écrit dans un article que c’était la propre base de soutien de la chef de gouvernement déchue, Aung San Suu Kyi, qui perpétrait les violences contre la minorité musulmane rohingya. Cela explique également pourquoi Aung San Suu Kyi a fait l’objet de critiques internationales et a été accusée de garder le silence sur l’oppression et l’expulsion des Rohingyas. Elle a dit qu’elle ne voulait pas mettre en colère ses partisans majoritairement bouddhistes. Selon M. Cartalucci, la crise des Rohingyas serait utilisée comme un levier « pour contrecarrer l’avancée économique de la Chine et soutenir la présence diplomatique et militaire américaine et européenne en plein essor dans le pays ».

On ne peut nier le fait que le Myanmar est dans la ligne de mire des intérêts géopolitiques chinois et américains. Dans ce contexte, on peut supposer que l’armée du Myanmar s’inquiète de sa « souveraineté nationale » et la voie en danger. À ce sujet, un détail intéressant : quelques jours seulement avant la prise du pouvoir par l’armée, le Fonds monétaire international (FMI) avait accordé 350 millions de dollars à la Banque centrale du Myanmar. Cela faisait partie d’un financement d’urgence en liquide pour combattre la pandémie de COVID-19 qui perdure. Cela aurait-il été le catalyseur de la prise de pouvoir par les militaires, qui perdaient de plus en plus le contrôle de la destinée du pays ? Quoi qu’il en soit, dans le cadre de la prise de pouvoir, les dirigeants militaires ont installé un nouveau chef de la banque centrale sous leur contrôle.

L’armée aurait également émis des mandats d’arrêt à l’encontre de onze employés de l’Open Society Foundation (OSF) de George Soros au Myanmar. Cette annonce a été faite le 13 mars par la chaîne de télévision MRTV, contrôlée par l’armée. La fondation de George Soros est accusée de soutenir financièrement les manifestations de masse contre l’armée. On parle de 1,4 million de dollars. L’armée a déclaré qu’elle avait commencé à surveiller tous les flux d’argent illégaux à destination de l’OSF au Myanmar parce que la fondation avait violé les lois régissant les organisations non gouvernementales dans le pays. Le bureau de l’OSF au Myanmar a été ouvert après que George Soros a rencontré à quatre reprises, entre 2014 et 2017, Aung San Suu Kyi, aujourd’hui évincée. George Soros est connu pour son ingérence dans la souveraineté des États, allant jusqu’au renversement des gouvernements.

Pour finir, une citation de Joseph Thomas du 3 février 2021. Presque prophétiquement, il écrivait alors : « Si au Myanmar la protestation descendait dans la rue, il est presque certain que la violence suivrait. Les médias occidentaux oublieront probablement les dernières années au cours desquelles ils ont présenté les partisans d’Aung San Suu Kyi comme violents et enclins aux attaques ethniques, pour les dépeindre à nouveau comme des manifestants « pro-démocratie » victimes d’une “dictature militaire brutale” ».

source : https://www.kla.tv

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