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(Monde.fr)Jacques Giès, ancien président du Musée Guimet, est mort.

 (Monde.fr)Jacques Giès, ancien président du Musée Guimet, est mort.

Spécialiste des arts bouddhiques et de la peinture chinoise, il avait pris la direction du Musée national des arts asiatiques à Paris en 2008. Artiste peintre, il s’était replié en Normandie où il est décédé le 11 avril, à l’âge de 71 ans.

Sinologue chevronné, conservateur émérite, artiste impulsif, Jacques Giès fut tout cela à la fois. Aussi inquiet qu’enthousiaste, érudit et volubile, entier plus que stratège, ce fin lettré qui présida de 2008 à 2011 le Musée Guimet, à Paris, se démarquait du milieu feutré des conservateurs. Est-ce pour s’être confronté aux civilisations lointaines qu’il sortait de la routine muséale ? Cet esprit singulier, grand séducteur, s’est éteint le 11 avril à l’âge de 71 ans, à Rouen.

Né à Paris le 10 janvier 1950, Jacques Giès se forme dès l’âge de 13 ans à la peinture et la gravure, notamment à l’Académie de la Grande Chaumière, avant d’étudier l’histoire de l’art à l’Ecole du Louvre. Si la quête de ses racines juives l’occupera toute sa vie, il répond surtout à l’appel de l’ailleurs, en se spécialisant dans les arts bouddhiques ainsi que la peinture chinoise et de l’Asie centrale. De 1974 à 1998, il enseigne cette civilisation de l’encre et du pinceau à la Sorbonne, puis à l’Ecole du Louvre de 1998 à 2008.

C’est en 1980 qu’il commence sa carrière au Musée Guimet, comme conservateur dans les sections Chine et Asie centrale. Onze ans plus tard, en 1991, il développe une annexe du musée, les Galeries du Panthéon bouddhique, du Japon et de la Chine. Dans l’hôtel Heidelbach sont ainsi exposées les six classes du panthéon bouddhique, de la plus élevée, celle des bouddhas, à la plus humble, celle des mortels.

Expositions mémorables

A son actif, aussi, de nombreuses expositions mémorables. En 1995, il organise ainsi avec Monique Cohen « Serinde, terre de Bouddha : dix siècles d’art sur la Route de la soie », réunissant des chefs-d’œuvre créés dans les oasis qui ont jalonné les routes reliant l’Occident à la Chine. Trois ans plus tard, avec son collègue Jean-Paul Desroches, il réussit le tour de force d’exposer 350 pièces du Musée du Palais, à Taipei, pour dérouler le long cheminement de la pensée chinoise. En 2005, toujours au Grand Palais, il orchestre « Montagnes célestes, trésor des musées de Chine ». Pour montrer la singularité philosophique de ces paysages de brumes, il remonte le fil à leurs origines, ancrées dans la religion notamment bouddhique.

En 2008, Jacques Giès prend les rênes du Musée Guimet. Difficile de succéder à Jean-François Jarrige, qui depuis 1986 dirigeait d’une main de fer un établissement dont il avait supervisé la rénovation et la réouverture en 2001. Jacques Giès essaie d’engager un dialogue plus large avec d’autres institutions européennes. Il caresse aussi – en vain – le rêve d’exploiter davantage le Musée d’Ennery, situé avenue Foch dans le 8e arrondissement de Paris, ce petit bijou connu des férus de japonisme et en sommeil depuis des années. Surtout, Jacques Giès ouvre la programmation aux artistes vivants tels que l’Indienne Rina Banerjee ou le Pakistanais Rashid Rana. « Nombre de visiteurs ont le sentiment qu’il y a trop de choses à connaître pour venir à Guimet, confie-t-il alors au Journal des arts. Si on montre des installations, des œuvres très audacieuses, notre domaine fera moins peur et un plus grand nombre de jeunes gens se presseront pour le découvrir. »

kadi

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