Ce n’est pas la fin du film, loin de là. Mais une page importante de l’histoire du groupe Lagardère, propriétaire de fleurons français tels que Hachette, Paris Match, Le Journal du dimanche (JDD)et Europe 1, est sur le point de se tourner. Arnaud Lagardère a en effet accepté de mettre fin à la commandite, ce statut mis en place par son père, Jean-Luc Lagardère, en 1992, au moment de la faillite de la 5 – feu la chaîne de Silvio Berlusconi –, et qui le rend indélogeable.
Lagardère a confirmé, lundi 26 avril au matin, « étudier actuellement un projet de transformation en société anonyme ». Cependant, la ligne d’arrivée a l’air d’être difficile à négocier. Alors qu’un accord quasi bouclé était sur la table entre l’héritier et ses puissants actionnaires, Vincent Bolloré, détenteur de 29 % du capital, via Vivendi, Amber Capital (20 %), Bernard Arnault (7 %) et le Qatar (14 %), dimanche 25 avril, les discussions se poursuivaient, lundi, sur les « détails » de ce « deal », qui devait être, à l’origine, entériné lors d’un conseil de surveillance, lundi après-midi. Quoi qu’il arrive, les parties devront faire valider l’opération par l’assemblée générale du 14 juin.Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’avenir du groupe Lagardère demeure en suspens
La décision d’Arnaud Lagardère de lâcher son précieux statut intervient après un an de guerre avec Vincent Bolloré, Bernard Arnault et le fonds activiste Amber Capital. A court terme, Arnaud Lagardère, patron souvent qualifié de « dilettante », réussirait à éviter le destin funeste qu’on lui prêtait : le démantèlement du groupe qui porte son nom et son éviction brutale. Le fringant quinquagénaire toucherait en échange de son renoncement à la commandite dix millions d’actions Lagardère, au prix de 22,70 euros le titre, soit un total de plus de 220 millions d’euros. Il doublerait ainsi quasiment sa participation au sein de Lagardère, dont il ne détient que 7,3 % du capital. Les autres actionnaires seraient, eux, dilués.