La fuite d’une conversation dans laquelle le ministre des Affaires étrangères iranien dénonçait le poids de la branche militaire, et particulièrement du défunt général Souleimani, dans la politique étrangère du pays fait grand bruit en Iran. Face à l’ampleur de la polémique et à deux mois d’un scrutin présidentiel, l’exécutif cherche désormais à reprendre la main. Publicité
Pour le président iranien, la publication de l’enregistrement de cette conversation de son ministre des Affaires étrangères est liée à la reprise des négociations sur le nucléaire iranien à Vienne. L’objectif, a-t-il jugé en Conseil des ministres, est de créer « la discorde ». Hassan Rohani a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’origine de la fuite, « le vol », dit-il, de l’enregistrement.
C’est par le biais de la plateforme Instagram que le ministre des Affaires étrangères a lui réagi, ce mercredi 28 avril. Mohammad Javad Zarif a publié une vidéo de lui sur les lieux de l’assassinat de Qassem Souleimani, le général tué par une frappe américaine l’an dernier et dont il disait dans l’enregistrement qu’il dominait la diplomatie iranienne. Mohammad Javad Zarif affirme être désolé que sa conversation « secrète », précise-t-il, se transforme « en querelles intestines ».
Le chef de la diplomatie ne conteste pas l’authenticité des propos, mais il cherche à en atténuer la portée. Il estime que sa conversation concernait « la nécessité de synergie entre la diplomatie et le domaine militaire ». Il faut, estime-t-il, « un ajustement intelligent entre ces deux ailes ». Et pour ce faire, il préconise que les priorités de la diplomatie iranienne soient fixées « par le biais de structures juridiques et sous la haute autorité du guide suprême », l’ayatollah Khameneï.
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