Le 5 mai, jour du bicentenaire de la mort de l’Empereur, le chef de l’Etat parlera à l’Institut de France, avant de déposer une gerbe aux Invalides.
L’itinérance mémorielle du quinquennat d’Emmanuel Macron passera donc par la case Napoléon. Le président de la République doit prononcer, mercredi 5 mai, un discours sous la coupole de l’Institut de France à l’occasion du bicentenaire de la mort de l’Empereur dans son exil de Sainte-Hélène, le 5 mai 1821. Selon l’Elysée, des lycéens assisteront à la cérémonie, qui se poursuivra par un dépôt de gerbe au pied du tombeau de l’enfant d’Ajaccio, aux Invalides.
« Les Français habitent quantité de lieux de mémoire hérités du Consulat et de l’Empire : le code civil, le code pénal, la figure du préfet, du maire, du baccalauréat, des grandes écoles… », avance un proche du chef de l’Etat pour justifier cet hommage. L’épilogue d’un long débat, qui a agité politiques et historiens sur l’opportunité de célébrer ou non la figure glorieuse et en même temps controversée de Napoléon Bonaparte. Un conquérant aux pratiques despotiques, célébré pour son statut de réformateur et conspué notamment en raison de son rétablissement de l’esclavage. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Napoléon, Commune, rafle du Vel’ d’Hiv… : commémorer n’est pas nécessairement célébrer
Cette ambivalence a parfois conduit les prédécesseurs d’Emmanuel Macron à contourner l’obstacle napoléonien. En 2005, Jacques Chirac prétextait ainsi d’un sommet France-Afrique pour sécher les célébrations du bicentenaire de la bataille d’Austerlitz, s’attirant les critiques d’une partie de son camp, qui y voyait un « boycott ». Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand ou François Hollande ne se sont pas davantage rués vers l’idole. Même Nicolas Sarkozy n’a pas suivi en son temps l’idée proposée par son conseiller occulte, Patrick Buisson, d’effectuer un pèlerinage sur les traces de l’Empereur. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La passion commémoratrice d’Emmanuel Macron
En réalité, seul Georges Pompidou a rendu un vibrant hommage au « prodigieux destin » du personnage en se rendant à Ajaccio, le 15 août 1969, pour célébrer le bicentenaire de sa naissance. L’ancien chef de l’Etat louait alors le rôle d’unificateur de la nation française de Bonaparte au lendemain de la Révolution, reconnaissant du bout des lèvres qu’il avait « cédé à son tempérament en se préoccupant davantage d’assurer son autorité que de protéger les libertés politiques ».
La majorité divisée
Emmanuel Macron, lui, attendait avec une forme d’impatience.