Toyota s’apprête à participer à la prestigieuse course japonaise Super Taikyu… avec une Toyota Corolla hydrogène ! Le constructeur aurait pour cela modifié une variante racing du modèle – la motorisation retenue serait un moteur thermique avec turbo 1.6 litres 3 cylindres. De plus en plus de constructeurs s’intéressent à l’hydrogène, alors que les ventes de voitures électriques dans le monde sont en train de marquer un tournant.
Plusieurs sources annoncent que Toyota s’apprête à faire une démonstration remarquée d’une Corolla à hydrogène lors de la course des 24 heures Super Taikyu – l’une des courses automobiles les plus importantes au Japon. La Toyota Corolla est la voiture la plus vendue dans le monde : 1,138 millions d’unités se sont en effet écoulées en 2020 malgré la pandémie. Ce best seller a déjà connu une douzaine de révisions, et il semble que l’avenir du modèle reste très prometteur, avec le passage à l’électrique mais aussi l’intérêt de Toyota pour l’hydrogène.
Un temps l’hydrogène a été présenté comme l’avenir de la voiture individuelle, avant de tomber en disgrâce au profit des véhicules électriques à batterie Lithium-Ion. Malgré une haute densité énergétique (400 KWh par kg contre à peine 40 Wh par kg pour une batterie Lithium-Ion) l’hydrogène reste une énergie compliquée à extraire, stocker et exploiter. Pour l’instant la production d’hydrogène est intimement liée à la production d’énergies fossiles.
TOYOTA VEUT MONTRER AVEC SA COROLLA QUE L’HYDROGÈNE EST UNE ÉNERGIE VIABLE
L’écrasante majorité de la production d’hydrogène est un produit dérivé de l’extraction de gaz naturel, ce qui l’empêche d’être une énergie vraiment propre. L’hydrogène peut également être produit par hydrolyse de l’eau. Des usines existent, et en général il s’agit d’extraire cet hydrogène avec des énergies renouvelables. Mais il y a un hic : il faut actuellement beaucoup trop d’électricité pour casser les liens entre les atomes d’hydrogène et d’oxygène dans l’eau. D’autres pistes envisagent de produire cet hydrogène à partir d’algues, mais la technologie n’est pas encore vraiment mature.
Pour ne rien arranger la fabrication de moteurs hydrogène requiert l’emploi de métaux précieux notamment du platine. Il en faut actuellement 50g par moteur, ce ne permet pas d’envisager pour l’instant de production de masse car les réserves connues de platine sont très limitées. Des recherches sont en cours pour remplacer le catalyseur par des métaux plus communs voire une membrane en polymère ce qui pourrait alors autoriser enfin une production de masse. Il y a aussi la question du stockage de l’hydrogène, qui explose très facilement au contact de l’oxygène.
Ce dernier point est néanmoins un peu moins problématique car des réservoirs compartimentés existent et réduisent ces risques. Cela donne en tout cas une idée de l’état d’avancement de l’hydrogène comme énergie alternative pour les voitures électriques. On sent qu’on n’y est pas tout à fait encore, mais aussi que cela va arriver. Les constructeurs commencent à teaser l’arrivée de ces motorisations. La Chine et l’Europe se positionnent à coups de subventions. Reste à savoir si il y aura encore de la place sur le marché lorsque les premiers modèles acceptables seront disponibles. Les ventes de voitures électriques sont désormais très soutenues, la technologie s’améliore chaque année et les réseaux de bornes de charge sont performants et se densifient.
ALORS QUE L’ÉLECTRIQUE SE GÉNÉRALISE, L’HYDROGÈNE A-T-IL ENCORE UNE PLACE ?
D’autant que les meilleures voitures électriques comme la Tesla Model S Plaid ont désormais une autonomie comparable aux voitures thermiques. A l’inverse, tout ou presque reste encore à faire pour les voitures à hydrogène. On note que Toyota a de toute façon prévu de jouer sur tous les fronts, puisque le constructeur a déjà annoncé l’électrification de ses véhicules. La course Super Taikyu se tiendra du 21 au 23 mai 2021. La Corolla sera une version modifiée de la variante racing du constructeur. Son moteur, de 1,6 litres 3 cylindres avec turbo a été spécialement développé par le centre de recherche sur l’hydrogène de Fukushima. On a pour l’heure peu d’infos sur la technologie retenue.
D’autres constructeurs automobiles devraient d’ailleurs profiter de l’événement pour dévoiler des prototypes de voitures. Ce qui devrait donner une première idée de l’engouement des constructeurs pour l’hydrogène. Après tout d’autres marques, notamment BMW avec la Hydrogen 7 s’y sont essayé. BMW n’est pas parvenu, par exemple à lui donner une autonomie satisfaisante, mais on attend une suite plus performante. Le véhicule ne permettait d’atteindre que 100 km avec 50 litres d’hydrogène, ce qui semble particulièrement inefficient compte-tenu de l’énorme densité énergétique de l’hydrogène.
Source : Gizchina