Ce sont des milliers de personnes qui ont défilé à travers la France à l’occasion de manifestations organisées pour le 1er-Mai à l’appel de plusieurs organisations syndicales. Les revendications étaient variées, et après un an de crise sanitaire et d’absence de manifestation, les participants étaient déterminés à vouloir faire entendre leur voix. Publicité
Pour la deuxième année consécutive, les syndicats ont célébré la journée internationale des travailleurs à l’aune du Covid-19, avec cette fois des milliers de manifestants dans la rue, – 106 650 personnes ont manifesté samedi dont 17 000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur, qui a dénombré 281 manifestations dans le pays. La CGT comptabilisant, elle, 150 000 manifestants sur l’ensemble du territoire.
À Paris, la manifestation s’est élancée peu après 14h de la place de la République vers celle de la Nation, les numéros un de la CGT et de FO défilant côte à côte pour la première fois depuis 2016.
Peu avant le départ de la manifestation parisienne, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu’il y avait eu « beaucoup de frustration » l’an dernier avec un 1er-Mai confiné. Il s’était auparavant réjoui de reprendre les « bonnes habitudes ». Et estimé que le moment est venu pour exprimer la colère des travailleurs après une année particulièrement difficile sur le plan social.
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Du côté des revendications : emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés… : dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l’assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, revenant de façon récurrente. Des « gilets jaunes » ont pris part à plusieurs défilés, dont la manifestation parisienne.
Un déconfinement des luttes, c’était le mot d’ordre pour ce 1er-Mai à Paris. Et la colère face à une situation sociale aggravée depuis un an était présente chez les manifestants venus en nombre, malgré le froid et la pluie…
Reportage dans le cortège parisien
Anne Verdaguer
Tensions à Paris
Des tensions sont rapidement apparues avec des « tentatives répétées de constitution d’un black bloc » en avant du cortège syndical qui ont longuement bloqué les manifestants, selon une source policière. Le cortège avançait de façon sporadique. Les fauteurs de trouble étaient estimés à quelques centaines.
Plus de 5 000 policiers et gendarmes avaient été déployés dans la capitale. Ils ont fait usage de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement et procédé à 46 interpellations, 14 personnes ont été placées en garde à vue. Trois policiers ont été blessés.
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À l’arrivée du cortège place de la Nation vers 18h, des affrontements se sont produits entre militants syndicalistes et certains manifestants. Les forces de l’ordre sont également intervenues avec un canon à eau pour disperser les manifestants.
À un an de la présidentielle, plusieurs responsables politiques de gauche ont pris part aux cortèges. À Lille, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle, a défilé avec les siens refusant le contact avec d’autres poids lourds de la gauche et des Verts.
À l’heure des 150 ans de la Commune de Paris, FO avait lancé la journée à Paris avec un hommage devant le mur des Fédérés du Père-Lachaise. Son numéro un, Yves Veyrier, a affirmé que son syndicat n’entendait pas « baisser la garde », malgré le contexte de pandémie.
Mettant en avant le risque sanitaire, la CFDT avait opté pour un rassemblement virtuel sur Facebook avec des militants.
(Avec AFP)