Une revue de presse présentée en partenariat avec Le Courrier des Balkans. Publicité
Le Premier ministre sortant Edi Rama obtient un troisième mandat consécutif « historique » : c’est la première fois depuis l’instauration du pluripartisme, il y a trois décennies, qu’un même dirigeant se maintient aussi longtemps au pouvoir. Élu en 2013 et triomphalement reconduit en 2017, Edi Rama a la mainmise totale sur le pays. Mais cette nouvelle victoire n’est pas sans zone grise : l’UE et l’OSCE s’inquiètent d’achats de vote.
Hasard du calendrier, c’est au lendemain de l’annonce de la nouvelle victoire sans appel du Parti socialiste, que l’ONG américaine Freedom House, proche de la Maison Blanche, publiait son rapport annuel sur l’état de la démocratie, dans les États d’Europe de l’Est à l’Asie centrale. Et après la Serbie et le Monténégro l’année dernière, c’est au tour de l’Albanie d’être déclassée. Après huit années de dérive autoritaire et oligarchique sous la coupe d’Edi Rama, le pays n’est plus considéré comme une démocratie, mais comme un « régime hybride ». Plus largement, les principes démocratiques régressent dans tous les Balkans selon Freedom House.
« Stop à la dictature »
En Slovénie, plusieurs milliers de citoyens se sont rassemblés mardi au centre de Ljubljana pour « mettre en garde contre la dégradation accélérée de la démocratie » et dire « stop à la dictature ». Les manifestants accusent Janez Janša d’utiliser la pandémie comme prétexte pour restreindre les libertés. Depuis son retour au pouvoir, le Premier ministre ultraconservateur marche plus que jamais dans les pas de Viktor Orbán.
En Serbie, le régime d’Aleksandar Vučić a déclaré la guerre à la société civile. C’est une offensive concertée : tandis que des députés du Parti progressiste serbe (SNS) aboient contre les ONG, le pouvoir multiplie les contrôles sur elles. Dans le même temps, le pays voit apparaître des « GONGO », acronyme d’« organisations non-gouvernementales pro-gouvernementales », qui captent les subventions de l’État.
La saison des « non papers » est ouverte
Quelques jours après la révélation d’un « non paper » slovène prévoyant la redéfinition des frontières des Balkans sur la base ethnique, le grand quotidien kosovar Koha Ditore publie un document de travail attribué à l’Allemagne et la France, censé poser les bases d’un accord final entre la Serbie et le Kosovo. Il n’y est plus vraiment question d’échanges de territoires pour solder leur interminable querelle, mais ces propositions font bondir les dirigeants, à Belgrade comme à Pristina.
Face au blocage de la route migratoire via la Croatie, une nouvelle route s’ouvre via le nord de la Serbie, puis la Roumanie et la Hongrie. Entre 2019 et 2020, le nombre de demandeurs d’asile a ainsi doublé en Roumanie, et les arrivées explosent, surtout dans l’ouest. La grande ville de Timișoara est même devenue un nouveau hotspot sur la « route des Balkans ». Démuni, le maire de Dominic Fritz appelle les autorités nationales à l’aide. Le point sur la situation avec Flavius Ilioni-Loga, de l’ONG humanitaire LOGS Grup.
La Serbie se vide de ses habitants depuis trois décennies. Plus inquiétant, la baisse s’accélère, exacerbée par le vieillissement des baby boomers et l’exode massif des plus jeunes. L’an dernier, le pays a perdu plus de 50 000 habitants, près de 1% de sa population. Les explications de la démographe Gordana Bjelobrk.
Beaucoup de mystères entourent la vie de Sabbataï Tsevi, qui se proclama sultan et messie, annonça qu’il était venu abolir la Loi et se convertit à l’islam en l’an 1666 des chrétiens. C’est à Ulcinj qu’il disparut, mais beaucoup pensent qu’il fut directement élevé au ciel. Surplombant l’Adriatique, la citadelle est un bon point d’envol. Bande dessinée en accès libre.