Ils étaient en exil au Ghana voisin depuis la chute en avril 2011 de l’ex-président ivoirien. Il s’agit entre autres du porte-parole et de la soeur de l’ancien chef de l’État. À l’aéroport d’Abidjan, ils ont été accueillis par une foule de sympathisants en liesse. Publicité
Avec notre correspondant à Abidjan, Sidy Yansané
Six partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont d’anciens cadres de son parti, ont atterri vendredi à Abidjan en provenance du Ghana sous la houlette du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), en accord avec le gouvernement ivoirien, au nom de la « réconciliation nationale ».
Ils étaient une centaine de sympathisants du FPI à avoir fait le déplacement à l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan pour accueillir triomphalement leurs leaders. Plus de deux heures à attendre sous le soleil sur le parking de l’aéroport, trépignant d’impatience, avant de tous les voir apparaître, notamment Jeannette Koudou, la sœur de Laurent Gbgabo, ou encore le porte-parole de ce dernier, Justin Koné Katinan qui a brandi triomphalement son poing, comme un signal pour que les militants laissent exploser leur joie.
« Nous voulons partir allègrement vers la réconciliation et la paix pour notre pays, c’est ce qui nous intéresse le plus », assure l’un d’eux. « Nous sommes heureux et nous disons merci au gouvernement. Gbgabo aussi a participé à ce retour-là dans la seule optique de la réconciliation nationale pour notre belle Côte d’Ivoire », ajoute un autre.
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Mais à peine sortis du hall l’aéroport, les désormais anciens exilés se sont directement engouffrés dans un véhicule, suivant les directives des forces de l’ordre qui étaient présentes en nombre, et abandonnant ainsi des partisans déçus de ne pas avoir pu leur offrir un bain de foule.
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Car les vraies retrouvailles se sont finalement déroulées à la résidence du défunt Aboudramane Sangaré, proche parmi les proches de Laurent Gbagbo, décédé fin 2018. Résidence qui est désormais le siège de la frange du FPI dite « Gor » : « Gbagbo ou rien ». Là aussi, les militants se sont déplacés en très grand nombre, certains originaires des villes de l’intérieur du pays ont même tenu à faire le voyage pour l’événement.
Tour à tour, les exilés ont pris la parole, dont Damana Adia Pikass, le vice-président du FPI chargé de la jeunesse, qui a appelé à se remobiliser pour accueillir le président Laurent Gbagbo prochainement.
« Le président nous a demandé de rentrer en Côte d’Ivoire pour qu’ensemble, avec tous les camarades qui sont ici, qui ont maintenu le parti en vie dans un environnement hostile – et c’est le résultat que nous voyons là – et un pays vivant, un pays fier, un pays conquérant. »
À noter aussi la présence de Simone Gbagbo, l’ex-première dame, qui s’est montrée discrète depuis sa libération en 2018 et qui a exprimé quelques mots de compassion à ses camarades.
Le retour de ces exilés précède celui attendu de Laurent Gbagbo lui-même, après son acquittement le 31 mars par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis pendant cette crise.