Le bras de fer se poursuit entre la Russie et l’UE. Le président du Parlement européen David Sassoli figure en tête de liste de huit personnalités que la Russie a décidé de ne pas admettre sur son territoire. Il s’agit de représailles de la part du Kremlin après les sanctions imposées par l’UE dans le cadre de l’affaire Navalny. Publicité
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Selon le ministère russe des Affaires étrangères, l’Union européenne « prend des mesures illégitimes » et « les médias occidentaux alimentent l’hystérie antirusse ». Le ton adopté par Moscou paraît calqué sur les discours de l’époque soviétique même si les sanctions consistent uniquement en une interdiction d’entrer sur le territoire russe contre huit personnalités de l’UE.
Parmi elles, le président du Parlement, une vice-présidente de la Commission, un parlementaire français du Conseil de l’Europe font partie des personæ non gratæ en Russie aux côtés d’un procureur berlinois, de trois Baltes et d’une Suédoise.
En mars, les Européens ont frappé quatre Russes des sanctions classiques – gel des avoirs dans l’UE et interdiction de visa Schengen – pour leur rôle dans la condamnation d’Alexeï Navalny.
Il y a eu aussi le ballet des expulsions. Trois diplomates européens expulsés de Russie pour avoir assisté à des manifestations pro-Navalny puis des expulsions de diplomates russes de République Tchèque, des expulsions de diplomates tchèques de Russie en rétorsion ; suite à quoi plusieurs pays européens ont à leur tour expulsé des diplomates russes en solidarité avec les Tchèques. Bref, le torchon brûle entre l’Europe et le Kremlin dans un bras de fer désormais digne de la guerre froide.