La Chine a annoncé, ce jeudi 6 mai, la suspension d’une partie de sa coopération économique avec l’Australie, sur fond de vives tensions avec Canberra qui a annoncé, le mois dernier, vouloir révoquer un accord concernant les « Nouvelles routes de la soie ».
L’Australie « cherche à perturber les échanges et la coopération normaux avec la Chine par une mentalité de guerre froide et de discrimination idéologique », a fustigé dans un communiqué la puissante agence de planification chinoise (NDRC). Pékin a décidé de suspendre indéfiniment le « dialogue économique et stratégique sino-australien » et « toutes les activités » qui s’y rapportent, selon le communiqué. Créé en 2014, ce dialogue devait favoriser les investissements et renforcer les liens économiques entre les deux pays.
Le ministre australien du Commerce, Dan Tehan, a jugé « décevante » la décision de Pékin de suspendre une partie de sa coopération économique avec l’Australie, tout en affirmant que Canberra restait disposé à dialoguer en dépit des tensions.
Dan Tehan a affirmé que le « dialogue économique stratégique sino-australien » qui a été gelé était un « forum important » permettant aux deux pays de travailler sur diverses questions, mais précise qu’aucune discussion dans ce cadre n’avait eu lieu depuis 2017.
Les tensions entre les deux pays ne cessent de croître depuis 2018 en raison de différends sur un nombre croissant de sujets, de la technologie 5G aux accusations d’espionnage, en passant par Hong Kong ou encore les origines du coronavirus.
Le retrait de l’Australie du projet des « Nouvelles routes de la soie »
Dans ce contexte déjà tendu, le gouvernement fédéral australien a annoncé, le mois dernier, qu’il résiliait un accord signé par l’État de Victoria, dans sud-est de l’Australie, pour se joindre aux « Nouvelles routes de la soie ».
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Lancé en 2013 à l’initiative du président chinois Xi Jinping, ce projet vise à améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique et même au-delà par la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels. Pékin avait alors dénoncé une « mesure déraisonnable et provocatrice » prise par Canberra.
Les mesures de rétorsion économiques prises par Pékin
Les relations entre Pékin et Canberra sont particulièrement tendues depuis que le Premier ministre australien, Scott Morrison, a appelé l’an dernier à une enquête internationale sur les origines de l’épidémie de Covid-19. La Chine, premier pays touché par la pandémie, considère cette demande comme hostile et politiquement motivée. Résultat : Pékin a pris, l’an dernier, toute une série de mesures de rétorsion économiques à l’encontre de plus d’une dizaine de produits australiens, notamment l’orge, le bœuf et le vin.
En pleine tension avec la Chine, Canberra a adopté l’année dernière de nouvelles lois permettant notamment d’annuler tout accord considéré comme représentant une menace pour l’intérêt national entre les représentants d’un État australien et des pays tiers.
Selon la Constitution australienne, le gouvernement fédéral est responsable des Affaires étrangères et de la Défense et les États et Territoires des secteurs tels que la santé et l’éducation.