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(Guineenews)Le stationnement automobile à Conakry : enjeux et défis

 (Guineenews)Le stationnement automobile à Conakry : enjeux et défis

De toutes les capitales ouest-africaines, Conakry n’est pas seulement parmi les moins dotées en infrastructures routières, elle est aussi la moins pourvue en espaces de stationnement pour les véhicules routiers. Il s’agit de l’une de ces capitales au monde où l’on observe le plus grand désordre dans la manière de stationner un véhicule sur la voie publique, échappant à toutes les règles de bonne pratique connues dans le monde entier.

Pour s’en rendre compte, nul besoin d’aller chercher loin. Il suffit de se rendre dans le cœur même de la capitale guinéenne : la presqu’île de Kaloum. Là, le visiteur est d’abord frappé par le rythme effréné d’une circulation routière hyper chaotique, puis par le caractère désordonné et désorganisé des manières de stationner les véhicules dans les rues et sur la place publique. On ne se croirait pas vraiment être à quelques mètres seulement des loges de l’appareil d’État du pays, en l’occurrence le Palais Sékhoutouréya. Partout où les yeux se tournent, ils sont servis par le même spectacle désolant d’un manque criant de places de stationnement et surtout d’un mauvais usage que font les automobilistes des espaces laissés aux abords des voies pour se garer.

Et lorsque l’on visite les ministères de la république, qui sont tous situés sur la seule presqu’île, on est aussitôt dégoûtés par le même constat : désorganisation suprême dans la gestion de la circulation et des aires de stationnement. Mais, ironie du sort oblige : on y rencontre aussi les plus belles voitures, conduites par des chauffeurs attitrés, qui se pavanent à l’intérieur des clôtures noircies par l’insalubrité et le manque d’entretien. Dans les méandres des quartiers de Coronthie, Almamya et Boulbinet, la situation est encore pire : ces « bidonvilles » de la capitale guinéenne qui hébergent un grand nombre de hauts cadres de l’administration publique offrent un décor tout particulier au visiteur. L’intérieur des cours locatives est généralement en terre battue, il n’existe pas toujours d’aménagement autour des points d’eau. Même les lieux d’aisance sont constitués d’un simple trou et sont évacués vers une fosse septique le plus souvent en débordement sur la rue. Et quand les véhicules passent, ils entraînent avec eux ces rejets nauséabonds qu’ils pulvérisent dans la ville tout le long de la journée. C’est tout simplement pathétique!

Une autre caractéristique de ces habitats populaires au cœur de la ville concerne l’arrangement des aires d’habitation. La véranda est parfois aménagée devant les pièces pour permettre de s’abriter contre le soleil et préparer les repas. L’extrême rétrécissement de l’espace commun dans ces quartiers surpeuplés a fait que l’essentiel de la vie collective se passe dans la rue. Le linge et la vaisselle sont lavés et séchés sur le trottoir. En fin d’après-midi, les jeunes et les adultes se réunissent devant la parcelle pour discuter de tout et jouer au damier, les femmes préparent le souper et les enfants envahissent la chaussée pour jouer. Cette vie intense se prolonge généralement assez tard et confère au quartier une forte impression d’entassement de populations.

La Guinée, voilà donc un pays, un peuple et des dirigeants difficiles à défendre! Combien de gouvernements se sont succédé depuis 1958 ? Combien d’enfants sont nés à Conakry depuis cette date, y ont grandi et y ont fait leurs études primaires, secondaires et supérieures, et combien y vivent encore aujourd’hui ? Certains sont même devenus acteurs majeurs de la société civile, dirigeants d’entreprise ou mieux encore, décideurs de premier rang du pays. Mais durant tout ce laps de temps, ces enfants devenus maintenant adultes n’ont vécu et ne vivent encore que les mêmes histoires : si le paysage urbain s’est métamorphosé en quelques points, les habitudes et les comportements n’ont pas suivi la même cadence. À quand le tour de Conakry, chef-lieu de la vie politique, administrative et économique de la Guinée, d’emboîter le pas de ses consœurs capitales de l’Afrique des grands lacs ?

Ibrahima Diallo

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