L’assassinat ce weekend d’un éminent militant à Kerbala, dans le sud de l’Irak, a provoqué un vent de colère dans la région. Des manifestations ont éclaté dans la ville sainte, ainsi qu’à Nassiriya et à Diwaniya. Dans la nuit de dimanche à lundi, un journaliste a été également victime d’une tentative d’assassinat. Les manifestants accusent les milices pro-Iran d’être derrière ces crimes et pointe du doigt l’inaction du gouvernement.
Ehab al-Ouazni était l’une des figures de proue des manifestations antipouvoir en 2019. L’onde de choc après son assassinat n’en a donc été que plus grande. Immédiatement après l’annonce de sa mort, des manifestations ont éclaté dans sa ville natale, Kerbala, puis ont gagné d’autres villes du sud.
À la nuit tombée, des violences ont alors éclaté. Les manifestants ont voulu prendre d’assaut le consulat iranien à Kerbala, incendiant des pneus devant le bâtiment diplomatique. Ils accusent les milices pro-Téhéran d’être derrière cette campagne d’assassinats, qui prend pour cible militants et journalistes depuis plus d’un an.
34 militants tués depuis 2019
Des preuves, ils n’en ont pas, mais attendaient que le gouvernement en apporte, comme promis. Dès sa prise de fonction, le Premier ministre Mustafa al-Kadhimi s’était engagé à faire la lumière sur ces assassinats, mais depuis, aucun responsable n’a été retrouvé et traduit en justice.
Au total, 34 militants ont été tués depuis 2019 sur 81 ciblés, selon la Commission des droits de l’homme. Un climat d’impunité qui inquiète à quelques mois des élections anticipées en Irak. Un pays, où les éliminations politiques étaient monnaie courante dans le passé.