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WhatsApp : Ce qu’il faut savoir avant d’accepter ou de refuser les nouvelles conditions d’utilisation

 WhatsApp : Ce qu’il faut savoir avant d’accepter ou de refuser les nouvelles conditions d’utilisation

DONNEES PERSONNELLES Propriété de Facebook, l’application veut imposer à ses 2 milliards d’utilisateurs le partage de leurs données, sous peine de perdre l’accès à des fonctionnalités essentielles

  • Repoussée de trois mois face à la colère de ses utilisateurs, la date limite pour accepter ou refuser la mise à jour de WhatsApp arrive à échéance ce samedi.
  • Les nouvelles conditions d’utilisation de l’application l’autorisent à partager certaines données, comme le numéro de téléphone, avec Facebook.
  • Mark Zuckerberg cherche à monétiser WhatsApp auprès des entreprises et des commerces.

Reculer pour mieux sauter. Après un tollé – et une migration massive vers Signal et Telegram – en janvier, WhatsApp avait repoussé de trois mois la date limite pour accepter ses nouvelles conditions d’utilisation, qui lui accordent le droit de partager certaines données personnelles avec Facebook. Alors que le sursis arrive à échéance ce samedi, la donne n’a pas vraiment changé : en cas de refus, WhatsApp, que Facebook cherche à monétiser en permettant aux commerces de contacter directement les utilisateurs, perdra progressivement des fonctionnalités essentielles.

Que se passe-t-il si on refuse les nouvelles conditions d’utilisation ?

WhatsApp va progressivement devenir inutilisable. Certes, Facebook a reculé et ne supprimera pas automatiquement les comptes des personnes réfractaires. Mais à partir de samedi, les utilisateurs qui refuseront la mise à jour ne pourront plus accéder à la liste de leurs conversations. Dans un premier temps, il sera encore possible de répondre à des appels audio ou vidéo, ainsi qu’aux messages si les notifications sont activées.

Mais après « quelques semaines », le sursis sera terminé. L’écran invitant à accepter la nouvelle charte deviendra permanent, et WhatsApp, une coquille vide. Attention, WhatsApp efface en général un compte après 120 jours d’inactivité. Il faudra donc ouvrir l’appli périodiquement pour éviter la suppression du compte en cas de refus des nouvelles confitions d’utilisation.

Quelles données sont partagées avec Facebook si on accepte les nouvelles règles ?

Il y a beaucoup d’incertitudes sur ce point. Le plus important, c’est que Facebook ne peut pas lire les messages, qu’ils soient envoyés via Messenger ou WhatsApp. Ils sont en effets chiffrés de bout-en-bout, et seuls l’expéditeur et le destinataire ont la clé pour les déchiffrer. Ce qui change de manière certains, avec la mise à jour, c’est que WhatsApp va pouvoir partager certaines informations avec Facebook : numéro de téléphone, nom, identifiant smartphone unique et adresse IP, notamment.

Comment effacer son compte et migrer vers une appli alternative ?

Il est possible de sauvegarder toutes ses conversations, photos et fichiers pour les archiver ou les restaurer à une date ultérieure dans Réglages > Discussions > Sauvegarde.

Une conversation spécifique peut aussi directement être exportée vers une autre appli comme Telegram. Sur Android, dans Option (les trois points en haut à droite) > Plus > Exporter discussion. Sur iOS : appuyer sur le nom de la personne ou l’objet de la conversation puis sur Exporter discussion. Attention, il faut être en contact avec la personne sur les deux applications pour réaliser l’opération, et il y a souvent des bugs, notamment avec les chats groupés.

Pour en terminer une bonne fois pour toutes avec WhatsApp, c’est dans Paramètres > Mon compte > Effacer mon compte.

Pourquoi un tel changement ?

WhatsApp a coûté près de 20 milliards de dollars à Facebook en 2014 et ne lui rapporte toujours presque rien. Mark Zuckerberg a tenu sa promesse de ne pas polluer les conversations avec de la pub, mais pas celle de garder une cloison étanche avec Facebook. WhatsApp offrira ainsi davantage de services – certains payants – aux entreprises pour communiquer directement avec les utilisateurs. Une compagnie aérienne pourra, par exemple, envoyer une carte d’embarquement à un passager. Surtout, un commerce pourra s’offrir une publicité sur Facebook lui permettant d’envoyer un message WhatsApp à un client qui aurait cliqué sur la réclame.

En clair, Facebook a besoin de certaines données WhatsApp pour mieux monétiser sa filiale. Et, au passage, développer des synergies rendant plus difficile un démantèlement du groupe par les autorités américaines, qui ont ouvert une action antitrust en décembre 2020.

Que dit l’Union européenne ?

L’Allemagne a sévi mardi. Dénonçant des conditions d’utilisation « confuses et contradictoires », l’Autorité de protection des données personnelles de Hambourg a interdit à Facebook de traiter les données de WhatsApp pour les trois prochains mois. Il s’agit d’une mesure d’urgence qui s’appuie sur le règlement général sur la protection des données (RGPD).

Facebook, de son côté, certifie que le gendarme allemand a « mal compris » les nouvelles règles et que sa décision n’a « aucune base légitime ». « Il n’y aura aucun impact sur le déploiement de la mise à jour », assure le géant californien. Mais l’Allemagne a saisi le Comité européen de la protection des données afin d’obtenir une décision s’appliquant à l’ensemble des 27. Le feuilleton n’est, sans doute, pas terminé.

Ibrahima Diallo

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