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(le moov)Comment Moneybagg Yo a décroché son premier album n°1 des ventes aux US ?

Après une dizaine d’années de carrière, Moneybagg Yo est pour la première fois en tête des ventes d’albums aux États-Unis avec “A Gangsta’s Pain”. Une première place qui n’a rien d’un coup de chance soudain.

C’est une petite surprise. Après avoir été premier au classement des ventes d’albums la semaine dernière outre-Atlantique, DJ Khaled et sa nouvelle compilation all stars Khaled Khaled a été rétrogradé à la deuxième place, comme le confirme le magazine Billboard et son classement hebdomadaire des ventes. Le responsable ? Le rappeur Moneybagg Yo, dont le quatrième album studio A Gangsta’s Pain est revenu en tête des écoutes d’albums, après l’avoir été une première fois la semaine qui a suivi sa sortie, fin avril dernier. 

Un vrai carton aux États-Unis, pour un rappeur plus méconnu en dehors de son pays. Originaire de Memphis dans le Tennessee, Moneybagg Yo, 29 ans, a déjà une dizaine d’années de carrière, bâtie sur les sorties régulières de mixtapes, dans un registre trap pur jus. A Gangsta’s Pain est son premier disque à atteindre la plus haute place des ventes, après que d’autres ses sorties depuis 2017 ont été dans le top 10. Ce succès n’est donc pas un coup de chance soudain, mais un signe de persévérance. D’autant qu’il a à peine changé sa formule pour ce quatrième album si on retrouve quelques grands noms sur l’album comme Future, Lil Durk, Polo G et même Pharrell Williams, ce n’est pas un album tape-à-l’oeil avec des hits évidents produits par des producteurs stars.

Comme son mentor Yo Gotti, grande figure du rap de Memphis, Moneybagg Yo fait une musique de gangster à coeur ouvert. Le genre qui rappe à voix basse et monocorde, et qui se vante aussi bien de sa réussite financière pas toujours légale que le prix moral qui lui a coûté sa survie dans les rues de Memphis. Comme son addiction au sirop de codéine, dont il parle dans “Wockesha”, un des titres de l’album les plus streamés.

“Wockesha” est construit sur un sample de “Stay With Me” de Debarge. Une mélodie déjà entendue sur de grands classiques comme “One More Chance (Remix)” de The Notorious B.I.G. en 1995 et “Foolish” d’Ashanti en 2002. Ce genre de référence, à l’image d’autres samples de R&B et de soul sur A Gangsta’s Pain (Ginuwine, Luther Ingram), c’est un des signes d’ouverture de Moneybagg Yo. Sauf qu’au lieu de jouer au paon comme Biggie ou de balancer ses quatre vérités à un partenaire comme Ashanti, Moneybagg Yo personnifie sa coupe en plastique remplie de codéine comme une femme briseuse de couple. C’est peut-être cette approche qui fait sûrement le succès de Moneybagg Yo : un rappeur de rue assez académique, sans excentricité musicale, mais avec une écriture de morceaux plus fouillée sans être trop recherchée. La preuve qu’au milieu de la popularité des rappeurs-chanteurs très actuels comme Rodwave ou Polo G, qui capturent des “moods” et jouent beaucoup plus sur l’émotion, il y a encore de la place pour des rappeurs plus traditionnels comme Moneybagg, avec sa trap de Memphis millésimé. Il le confirme avec cet album.

Ibrahima Diallo

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