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(rfi)Pourquoi la Russie se rue sur l’or noir de l’Arctique

 (rfi)Pourquoi la Russie se rue sur l’or noir de l’Arctique

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov se retrouvent aujourd’hui à Reykjavik, en Islande, pour le conseil de l’Arctique. Une première rencontre sur fond de tension exacerbée. Avec le réchauffement du climat le pôle Nord aiguise de plus en plus la concurrence entre les pays riverains. Pour des raisons militaires, mais aussi économiques. La Russie a de grandes ambitions sur ce territoire.

Les revenus du pétrole, et du gaz, destiné notamment à l’Europe, sont une source précieuse de devises et d’impôts pour la Russie, les hydrocarbures couvrent le tiers du budget de l’État et représentent la moitié des exportations du pays. C’est grâce aux hydrocarbures que la Russie de Vladimir Poutine se maintient à flot malgré les sanctions occidentales. Et c’est en exploitant les gisements enfouis sous la banquise de l’Arctique que le chef du Kremlin entend tenir son rang de grande puissance… énergétique. Car avec le réchauffement ultra rapide de cette région, sonder les profondeurs du permafrost pour y extraire du gaz et du pétrole est devenu possible et rentable. La région pourrait contenir 16% des réserves mondiales de pétrole -selon les estimations des services géologiques américains, 30% des réserves de gaz. La fonte ultra rapide de la croûte glaciaire ouvre aussi une nouvelle voie maritime. Bienvenue puisqu’elle raccourcit considérablement la durée et donc le coût du transport.

L’Europe est déjà approvisionnée avec du gaz naturel liquéfié russe en provenance de la péninsule de Yamal

Une région située au-delà du cercle polaire. Là où le numéro deux de l’énergie russe, le groupe Novatek, s’est associé au français Total, ainsi qu’au fonds chinois des « routes de la soie » pour extraire du gaz d’un sol gelé en surface plus de la moitié de l’année. La production actuelle représente 5% du marché global du GNL. Avec le projet d’exploration qui a démarré cet hiver encore plus en Nord, dans la mer de Kara, Moscou voit beaucoup plus grand. La Russie espère devenir d’ici à 15 ans un acteur majeur du GNL, capable de dépasser en production les deux champions actuels, l’Australie et le Qatar. Le principal maitre d’œuvre de ces nouveaux projets, le pétrolier russe Rosneft est en train de vendre une partie de ses gisements située au sud de la Russie pour financer ce mégaprojet à 130 milliards de dollars. L’État propose des exemptions de taxes pour attirer les investisseurs russes et étrangers.

Ces projets rendus possible grâce au réchauffement climatique, vont aussi contribuer à l’exacerber

C’est tout le paradoxe de cette aventure polaire. Au moment où l’Agence Internationale à l’Énergie appelle les compagnies à cesser net l’exploration des hydrocarbures pour avoir une chance de stopper le réchauffement, au moment où les majors occidentales opèrent le grand virage vers les énergies renouvelables, les Russes accélèrent leur ruée de l’or noir vers l’Arctique. Moscou ne s’embarrasse pas de considérations écologiques et ne craint même pas de manquer de clients à cause de l’électrification massive de l’économie. Son calcul : au moment où les concurrents basculent vers les énergies vertes, il y aura encore de gros besoin en énergies conventionnelles dans les pays d’Asie ou d’Afrique qui seront plus lents à décarboner leur économie. De quoi assurer à la Russie des débouchés et donc des revenus, pour les 15 prochaines années.

EN BREF

La Trump Organisation, le groupe de l’ancien président, dans le collimateur de la justice américaine pour des faits criminels

Les poursuites concernent des faits de fraude fiscale, fraude aux assurances et fraude bancaire. Donald Trump nie et parle de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire des États-Unis.

Une grande banque américaine s’engage à augmenter les salaires de base de 20 à 25 dollars de l’heure

C’est Bank of America qui prend cet engagement. Le salaire minimum au niveau national est à 7,50 dollars, mais les entreprises privées offrent souvent des salaires plus élevés, et même de plus en plus élevés, pour attirer les candidats.

Ibrahima Diallo

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