« Valéry Giscard d’Estaing voulait regarder la France au fond des yeux, nous rappellent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, quand Jacques Chirac, lui, avait coutume de dire qu’il allait “tâter le cul des vaches”. Aujourd’hui il s’agit de “prendre le pouls du pays”, mais le principe reste le même et il est vieux comme la politique, souligne le quotidien alsacien : pour débuter une campagne électorale, rien de plus revivifiant qu’un plongeon au cœur de la nation. »
« Présidentielle : Macron tente l’échappée » : c’est le grand titre de Libération. Le quotidien donne dans la métaphore cycliste : « le chef de l’État a donné hier dans le Lot le coup d’envoi d’un tour de France visant à installer sa candidature pour 2022. »
Entre sprint, montagne et contre-la-montre, le journal analyse les étapes qui l’attendent : « le prologue hier à Saint-Cirq Lapopie dans le Lot. Les pavés… avec embûches sur le côté droit : Gamelle assurée ! Les résultats des élections régionales et départementales des 20 et 27 juin seront mauvais pour le camp Macron. (…) Le contre-la-montre, avec le variant vaccinal : Macron accélère encore. Dans le Lot, il a annoncé qu’ “à partir du 15 juin”, les 12-18 ans pourront “aller se faire vacciner”. De quoi espérer semer pour de bon l’épidémie de Covid-19 d’ici la campagne présidentielle. (…) L’étape de montagne : une fin de mandat à fond la réforme ?, s’interroge Libération. Avec notamment la relance ou pas de la réforme des retraites… ». Enfin en ligne de mire, les Champs-Elysées, ultime étape, avec la présidentielle de 2022.
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Du neuf avec de l’ancien
Rien de neuf sous le soleil, toutefois, pointe Le Figaro qui rappelle que « tous les deux mois, le général De Gaulle visitait une région, pour un périple jamais inférieur à trois jours. Ce qui lui a permis, en dix ans, de traverser tous les départements français et de s’arrêter dans 1178 communes. (…) On ne parlait pas alors d’”immersion”, mais tout simplement de voyage en province. Ce qui est présenté aujourd’hui comme un événement était le quotidien présidentiel. »
En effet, Emmanuel Macron fait « du neuf avec de l’ancien », renchérit La Charente Libre. « Place à la “ruralité heureuse” dans ce village bienveillant du Lot, promesse d’un été en pente douce. Le tout avec “son bâton de pèlerin” en juin 2021 comme il s’était servi des “cahiers de doléances” pour le grand débat en février 2019, sous prétexte de “prendre le pouls” pendant ce “tour de France des territoires”. (…) Ces expressions un brin désuètes sont à l’image du champ lexical et des images d’Épinal utilisés par les présidents en quête d’un second mandat : “La France unie” de Mitterrand 1988 ou encore, “La France en grand, la France ensemble” de Chirac 2002. Quitte à forcer le trait, (mieux vaut) valoriser une France du passé plutôt que se faire tailler un costume de président du passif. »
La Tunisie, « un pays épuisé »
Le Premier ministre Jean Castex, lui, est en Tunisie pour un Haut conseil de coopération entre les deux pays. « La Tunisie, un pays épuisé », titre La Croix. « Le premier ministre français apporte des projets industriels de long terme, qui contribueront à soutenir le développement économique du pays. Dix ans après la révolution qui renversa le régime Ben Ali, cet engagement est important, pointe le quotidien catholique. » Mais la Tunisie subit toujours une « instabilité politique qui a empêché de résoudre la crise sociale et subit aussi des problèmes de gouvernance liés à une corruption endémique. Le malaise de la population reste vif, nourrissant un puissant désir d’émigration et un sentiment de révolte qui conduit certains jusqu’au terrorisme djihadiste. »
Les 18-25 ans, une génération meurtrie
Enfin, en Europe, « les jeunesses meurtries par la crise sanitaire », constat en première page du Monde.
« Un appel à témoignages lancé par cinq journaux européens dont Le Monde dresse le portrait d’une génération qui a dû se redéfinir durant la crise. Les récits, qui émanent surtout d’étudiants, décrivent la période comme douloureuse, avec l’atomisation de la vie sociale et l’inquiétude sur l’avenir. (…) Et beaucoup, poursuit Le Monde, évoquent une redéfinition de leurs priorités à la faveur de la crise et un recentrage sur la famille, les amis, le local, une quête de sens dans leur quotidien. Un discours à analyser à la lumière des difficultés psychiques rencontrées par nombre d’entre eux pendant ces longues périodes d’isolement, relève encore le quotidien du soir. En France, la part des 15-24 ans rapportant des symptômes d’anxiété ou de dépression est deux fois plus élevée depuis la pandémie. »