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(rfi.fr)Tunisie: le Jardin d’Afrique à Zarzis.

 (rfi.fr)Tunisie: le Jardin d’Afrique à Zarzis.

En visite en Tunisie, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, inaugure ce mercredi 9 juin un lieu atypique situé à Zarzis, dans le sud du pays : il s’agit d’un cimetière pour migrants appelé « Jardin d’Afrique», entièrement financé et créé par l’artiste plasticien algérien Rachid Koraïchi.  Publicité

Dans le calme du cimetière, seul résonnent le bruit d’une brouette et d’une pelle. Les ouvriers finalisent les tombes des derniers arrivés : des migrants subsahariens morts lors d’un naufrage en Méditerranée.

Rachid Koraïchi, un artiste algérien, a voulu rendre hommage à ces hommes, femmes et bébés en leur donnant une sépulture. La plupart ne sont identifiés que par des petites plaques avec un descriptif, comme l’explique l’artiste en montrant une petite stèle :

« Le corps est arrivé à Homt Souk, la personne avait un pull noir, elle est arrivée le 9/21 et elle a été enterrée le 29/05/2021 donc on a des éléments. Si un jour, la famille sait que le bateau qui a coulé a ramené les corps ici, on aura en plus rajouté les tests ADN pour faire la confrontation des deux tests »

Entre les tombes, poussent des plantes, fleurs et arbres fruitiers encadrés par des allées pavées de céramiques colorées. Une métaphore, selon l’artiste, d’un paradis perdu. « J’ai décidé de mettre cette allée de plantes grasses très belles, qui vont donner un peu de lumière et faire disparaître cette notion sordide et morbide des tombes », indique Rachid Koraïchi.

En 2019, quand il commence la construction du cimetière, c’est aussi par geste humanitaire, pour la ville de Zarzis qui devait gérer chaque semaine, des corps repêchés en mer. « On a démarré en plein chantier, il y avait déjà 56 cadavres que les autorités ne savaient pas où mettre. Ils les avaient déjà mis là alors qu’on avait à peine fait le mur d’enceinte »

Aujourd’hui, près de 600 tombes ont été creusées et superposées, séparées par du béton pour accueillir des corps, enveloppés dans un plastique étanche. L’idée est de pouvoir les exhumer facilement si besoin. « Il fallait vraiment penser dès le départ à ce que les familles un jour viennent récupérer les corps. Pour moi, c’est fondamental. C’est vraiment faire le deuil, faire la tombe de son fils, de sa mère ou de son frère… », estime l’artiste.

Et pour aider les familles, Rachid a construit une salle de prière, mais aussi une pièce destinée à devenir une morgue, afin que les prélèvements ADN puissent être faits directement sur place. « On va faire des séries de plan, collés au mur, de quoi contenir entre 16 et 18 corps, ce qui nous permet pour les corps qu’on enterre, on les enterre un par un et on ne les laisse pas entassés dans la chaleur, mais on les enterre dans de bonnes conditions »

Près de 200 corps sont déjà enterrés dans ce cimetière. D’autres ne cessent d’arriver. Plus de 120 migrants sont morts en mer entre les mois de mai et juin cette année.

kadi

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