La réunion des chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Otan débute ce lundi 14 juin à Bruxelles, au siège de l’organisation. Ce sommet sera d’abord l’occasion de symboliser les retrouvailles transatlantiques avec la présence du président américain, Joe Biden, après quatre années difficiles face à Donald Trump qui avait qualifié l’alliance atlantique d’obsolète.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Après un mandat Trump qui avait mis à rude épreuve les relations au sein de l’Otan, Joe Biden compte montrer par sa présence le renforcement des relations transatlantiques. Une occasion pour les trente alliés de redynamiser l’Otan? C’est même pour certains l’occasion de « ranimer » l’Otan après qu’elle ait été jugée « en mort cérébrale » par Emmanuel Macron en 2019.
« Je veux que ce soit clair. L’Otan est d’une importance capitale pour nos intérêts. Si elle n’existait pas, nous devrions inventer ce qu’elle permet à l’Amérique de faire dans le monde », a déclaré le président américain, montrant ainsi la position totalement différente de celle adoptée par son prédécesseur Donald Trump.
Lutter contre les nouvelles menaces
Les alliés vont commencer par mettre sur les rails leur nouveau concept stratégique. L’actuel est vieux de plus de dix ans et date d’une époque où le terrorisme international et les opérations en Afghanistan étaient au centre des préoccupations de l’Otan.
Le nouveau concept stratégique se focalisera donc sur les nouveaux défis identifiés par le secrétaire général Jens Stoltenberg. Il souhaite en particulier insister sur les conflits dans le cyberespace, dans l’espace aussi avec par exemple la détection et la défense anti-missiles. Jens Stoltenberg veut aussi revenir à la charge sur sa proposition d’augmenter le financement commun de l’alliance, une idée pour l’instant mal accueillie par certains alliés, dont la France.
Sur les questions budgétaires, comme tous ses prédécesseurs, Joe Biden devrait aussi rappeler aux alliés européens leur engagement pas encore complètement tenu de porter leurs dépenses militaires propres à 2% de leur PIB.
Joe Biden en quête de soutien contre la Russie et la Chine
Et il faut bien le rappeler, l’Otan est tout d’abord une alliance militaire et c’est vraiment la défense de leurs pays face aux menaces extérieures qui mobilise aujourd’hui tous les alliés. Et même si les États-Unis ne dictent pas totalement l’ordre du jour, Joe Biden et Jens Stoltenberg ont beaucoup insisté pour décrire la Russie et la Chine comme les deux défis majeurs pour l’Alliance. « Il y a une prise de conscience croissante, ces deux dernières années, que nous avons de nouveaux défis. Nous avons la Russie qui n’agit pas d’une manière conforme à ce que nous avions espéré. Et aussi la Chine », a déclaré Joe Biden lors de son premier entretien avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Ces deux sujets provoquent des points de dissensions au sein de l’organisation car même si la plupart sont d’accord pour qualifier la Russie d’adversaire de l’Otan, la Turquie, en achetant des missiles russes, met les alliés en porte-à faux. Et en ce qui concerne la Chine, la volonté américaine de la voir identifiée par les trente pays de l’Otan comme un « défi » rencontre aussi un certain scepticisme parmi certains alliés.