Dans cette vidéo réalisée par Paul Malem et N. Imambajev, on découvre Sadek à cœur ouvert. Il commente ses punchlines les plus corrosives avec des réponses très axées sur l’amour de soi et de l’autre.
La violence et le racisme
Dans cette vidéo d’une dizaine de minutes, Sadek met un point d’honneur à parler de la haine et de la violence. Il souligne le rôle majeur que joue la transmission des valeurs via les parents. Le père du petit Imran, parle de la théorie très souvent mis en cause selon laquelle on reproduit les comportements violents de notre entourage. Optimiste, il répond : “Si tout le monde change et stop la chaîne de haine, on peut changer le monde. En agissant local, on agit global au final”.
Devenu papa récemment, le rappeur relève le fait que les parents ne sont pas assez présents et les enfants sont élevés par la TV et Hollywood. “Une éducation bête et stupide”_où Steven Seagal est le meilleur, tire sur des minorités et gagne du fric entouré de belles femmes. Selon lui ces images très violentes et masculines, “_ça nous a pas appris le féminisme”.
Cette haine globale va de paire avec le racisme. “Il y a des adolescents de 15/16 ans qui deviennent racistes. c’est quand même qu’on a loupé un truc”. Le rappeur du 93 ajoute que “transmettre la haine c’est la pire des choses”. Il ne comprend pas comment à notre époque le racisme soit encore d’actualité : “quand j’étais petit, je pensais qu’en 2021 il y aurait plus jamais de racisme”. Sadek se rappelle sa naïveté d’enfant “Pour moi c’était des trucs du passé, ça allait se finir vite”.
“C’est mes pensées, je dois faire quoi m’excuser d’avoir ces pensées?”
Il se livre à cœur ouvert dans cette interview et relate un moment de sa vie pleine de chaos : “ j’ai fait une journée sans fin où c’était la fête du matin au soir et où j’attendais que la mort.” Le rappeur affirme que le public lui demande toujours des comptes, de se justifier à chaque parole. “C’est mes pensées, je dois faire quoi m’excuser d’avoir ces pensées?”.
Selon lui, les gens jugent sans connaître et le rappeur fait une analogie avec l’image que certaines personnes ont du rap. “C’est comme les gens qui disent le rap est violent est influence les jeunes. Arrêtez vous tout de suite. C’est la vie qui est violente et qui influence le rap. On a rien inventé nous. On montre juste la photo en entier”. Ce qu’il raconte dans ses textes c’est du vécu, ça vient de chez lui, de sa cité.
Pour la faire courte, le rappeur parle de son évolution spirituelle, de sa philosophie de vie plus posée et mature. Même si il a été profondément blessé par des trahisons, l’artiste de Saint-Denis veut transmettre son optimisme : “J’ai envie de mettre une étincelle dans un humain et lui faire comprendre que le désespoir c’est la pire des choses.”