Responsable de flambées épidémiques à Moscou, au Portugal ou Royaume-Uni, le variant Delta est en train de s’imposer dans plusieurs régions, y compris là où la vaccination est particulièrement avancée. Publicité
Les données sont rassurantes : les vaccins conservent une bonne tenue face au variant Delta pour prévenir les formes graves. Cela dit, leur efficacité diminue de quelques pourcents face aux formes plus légères. On assiste ainsi à l’apparition de clusters dans des pays pourtant avancés dans leurs campagnes vaccinales.
Les données sont encore parcellaires, mais quelques pistes émergent pour expliquer cette situation. Une étude britannique montre ainsi que cette résurgence épidémique a pour moteur les classes d’âges les plus jeunes. Cela ne veut cependant pas dire que le variant Delta est plus contagieux pour les jeunes spécifiquement. Il est effectivement plus transmissible, mais pour tout le monde ; y compris les plus jeunes. Or, ces derniers sont moins vaccinés. Le virus trouve donc chez eux un espace pour se répandre. De fait, au Royaume-Uni, en Israël, on observe des clusters dans les écoles.
Le rôle des enfants dans la propagation de l’épidémie n’a cependant pas toujours été clair. Il y a un an et demi, quand les mécanismes de transmission du SARS-CoV-2 étaient encore méconnus, c’est une autre maladie virale respiratoire qui a servi de modèle : la grippe. Pour elle, les enfants jouent un rôle majeur. Ils n’en souffrent que très peu, mais la transmettent facilement aux personnes âgées. C’est pour cette raison que les enfants britanniques sont vaccinés contre la grippe.
Face à l’épidémie de Covid-19, les écoles ont ainsi été fermées très vite. Puis, constatant que les enfants faisaient peu de formes symptomatiques et graves, ce modèle a été écarté. Mais la science progresse et de nouvelles données amènent à reconsidérer encore une fois leur rôle. On pense ainsi, aujourd’hui, qu’il est certes moins important que celui des adultes, mais pas négligeable pour autant, qui plus est avec un variant plus contagieux comme le variant Delta. Les autorités sanitaires européennes estiment d’ailleurs qu’il devrait représenter 90% des nouvelles contaminations vers la fin août. Elles insistent donc sur l’importance de vacciner complètement, avec deux doses, le plus possible d’ici là.
Effets du Covid-19 sur le cerveau
Il est d’autant plus important d’éviter de nouvelles infections que chaque jour les conséquences de la maladie sont mieux comprises. Une étude réalisée par le département des neurosciences cliniques de l’université d’Oxford montre ainsi ses effets sur cerveau. Des images de patients réalisées avant et après leur infection montrent que ces derniers sont notables. « Dans cette étude, on voit une contraction dans trois régions principales responsables du goût et de l’odorat, de la mémoire et des émotions », explique le Dr Aditi Nerurkar, de l’école de médecine de Harvard, qui n’a pas participé à ces travaux.
« Ce qui est très intéressant, c’est que ces changements ont été observés chez des personnes qui ont fait des formes modérées de la maladie, qui n’ont pas été hospitalisées. C’est donc d’autant plus important de vacciner. Pas seulement pour empêcher le Covid-19, mais pour prévenir également les changements qu’il cause sur le cerveau. »
Ces résultats semblent corroborer plusieurs hypothèses avancées pour expliquer les symptômes dont souffrent les personnes de Covid long. Si cette piste demande confirmation, cette étude soulève également d’autres questions, comme la nature des mécanismes biologiques provoquant cette dégradation, et si celle-ci est réversible ou permanente. Quoi qu’il en soit, une nouvelle fois, les auteurs insistent sur la nécessité de vacciner le plus possible pour se prémunir de ces dégâts.
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