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(rfi.fr)À Pékin, fleurs, chansons et sécurité renforcée pour le centenaire du Parti communiste chinois.

 (rfi.fr)À Pékin, fleurs, chansons et sécurité renforcée pour le centenaire du Parti communiste chinois.

Le compte à rebours avant le 100e anniversaire du Parti communiste chinois est enclenché. Les bougies seront soufflées en grande pompe ce jeudi 1er juillet. Un centenaire en chansons, avec la mobilisation des chorales traditionnelles de chants militants, mais aussi des rappeurs. Et, dès ce lundi 28 juin dans la soirée, un grand spectacle est donné au stade olympique du Nid d’oiseau à Pékin, où la sécurité a été renforcée.  Publicité

De notre correspondant à Pékin,

Jusqu’à la dernière minute, le programme de ce 100e anniversaire aura été tenu secret. Les premiers textos sont tombés dimanche soir sur la messagerie WeChat des journalistes accrédités, prévenant de la tenue d’un spectacle intitulé « Le Grand Voyage » donné ce lundi dans le parc olympique au nord de la capitale chinoise.

Pour y assister, il fallait être vacciné, refaire un test PCR, et passer une nuit dans un hôtel désigné, avant d’être emmené au stade du Nid d’oiseau.

Zéro Covid-19 à double tour

Zéro Covid-19 à double tour pour cet anniversaire. Le parc olympique est entièrement bouclé, comme les rues autour de la place Tiananmen, où devraient se dérouler une partie des cérémonies. Les Pékinois sont, semble-t-il, habitués à ces commémorations coûteuses et restrictives en termes de déplacements. « C’est pour l’anniversaire des 100 ans du Parti communiste chinois, explique cet habitant du nord de Pékin, sortant d’une salle de sport. Ils vont danser et chanter mais on ne pourra pas y aller, c’est pour les 100 ans du parti », répète-t-il dans un sourire.

La sécurité est encore montée d’un cran encore ce week-end, avec un renforcement de la présence policière et la mise en place de barrages routiers notamment autour de la place Tiananmen. Comme c’était le cas pour les 70 ans de la fondation de la république populaire de Chine en 2019, certaines résidences du centre de Pékin ont reçu la visite de policiers vérifiant les identités des personnes présentes dans chaque foyer.

« Chuuuut, sortez s’en faire de bruit » demandaient dimanche les responsables d’un temple protestant aux fidèles inquiets dans le nord de Pékin. Les lieux de prières, certains karaokés devront rester fermés pendant les célébrations. Des commerçants sur les plateformes de ventes en lignes ont déclaré à l’agence Reuters ne plus avoir le droit d’expédier des articles, telles que bouteilles de gaz et autres produits inflammables, à leurs clients pékinois, jusqu’à nouvel ordre.        

Mer de fleurs et drapeaux

Cette discrétion et ce goût du secret contrastent avec les slogans de la propagande présents partout en ville : « sans le parti, il n’y a pas de nouvelle Chine » proclament les banderoles. Autre signe pour le moins visible de cet anniversaire : le déploiement de gigantesques compositions florales aux carrefours et sur les bords des avenues à Pékin.

Des officiers de la police chinoise, devant le musée du Parti communiste chinois (PCC), qui a ouvert ses portes à l'occasion du centenaire du Parti.
Des officiers de la police chinoise, devant le musée du Parti communiste chinois (PCC), qui a ouvert ses portes à l’occasion du centenaire du Parti. © REUTERS – THOMAS PETER

Ce n’est pas « la campagne des cent fleurs » (politique menée en Chine de février à juin 1957 pour rétablir l’autorité de Mao Zedong sur le Parti), mais 2,3 millions de plantes en pots qui ont été mobilisées pour ce centenaire, ainsi qu’une armée de jardiniers selon les médias d’État chinois. À cela s’ajoute, une mer de drapeaux. Le rouge aux cinq étoiles a fleuri partout dans les grandes villes, y compris sur la devanture des commerces.

« C’est bientôt le 70e anniversaire du parti, on se prépare aux célébrations » explique ainsi le jeune serveur d’un restaurant japonais, en déroulant l’emblème national qu’il vient de se faire livrer et confondant le 70e anniversaire de la République populaire de Chine, avec le centenaire du PCC.

Rajeunir l’audience du Parti

Les jeunes ont-ils besoin de cours de rattrapage en « socialisme à la chinoise » ? Le Parti communiste chinois espère en tous cas rajeunir son audience à l’occasion de ces commémorations qui, comme souvent, associent l’avenir du parti à celui de la patrie. Mais les spectacles de chants militants, organisés dans de nombreuses résidences ces derniers jours, ne suffisent pas à convaincre la jeunesse.

Dimanche en fin d’après-midi, l’estrade installée au cœur d’un bloc d’immeubles du nord de la capitale, attire surtout les anciens. Les plus jeunes venus avec leurs grands-parents préfèrent jouer dans un mini plan d’eau devant la scène. « C’est pour les vieux, moi et mes copines cela nous n’intéresse pas »confie une lycéenne, préoccupée par son caniche qui vient de donner un coup de museau dans la crème du gâteau qu’elle était sensée ramener à la maison.

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Une fois le soleil de 18 heures avalé par les derniers étages des bâtiments, la chorale en robes lamé paillettes peut se lancer. Dans les haut-parleurs, une chanson de 1945 composée à partir d’écrits de Mao : « Nous les communistes sommes comme des graines et le peuple est comme la terre. » Des chants repris également par les écoliers, lors de chorégraphies répétées dans les cours des établissements scolaires depuis le début du mois, alors qu’une campagne a été lancée contre les « nihilistes historiques », autrement dit celles et ceux qui ne croient pas à la version de l’histoire racontée dans les manuels scolaires.

Extrait du morceau «Feu déchaîné et cheval de guerre», produit par un groupe de rappeurs du service des impôts de la ville de Qingdao, à l'occasion du centenaire du PCC.
Extrait du morceau «Feu déchaîné et cheval de guerre», produit par un groupe de rappeurs du service des impôts de la ville de Qingdao, à l’occasion du centenaire du PCC. © Copie d’écran

Partout la même chanson

Ce n’est pas la première fois que le Parti célèbre un anniversaire en chansons, mais, cette fois, la fanfare officielle a cédé un peu de place aux rappeurs, même si, au fond, c’est partout la même chanson. Des dizaines de groupes de rap participent à cet anniversaire en reprenant les éléments de langage de la propagande. Dans son titre « 100% » qui pourrait laisser croire à un morceau de Kpop, Cypher raconte « une Chine qui monte », grâce à l’engagement du PCC et des jeunesses communistes. L’idée est là encore de rajeunir l’audience du Parti.

« 红色 », (« Rouge ») chantent les rappeurs de l’institut de Technologie de Nankin, pins du parti épinglés au tee-shirt et sur fond d’images de l’armée du peuple, de TGV rapprochant les provinces ou de la conquête chinoise de l’espace. Mis bout à bout, cette compilation de rappeurs rouges forme un inventaire à la Prévert. Même les rappeurs du service des impôts de la ville Qingdao ont décidé de pousser la chansonnette et scandent leur amour pour le parti sur un morceau intitulé  « 烈火战马 » (« Feu déchainé et cheval de guerre »). Les cellules communistes des quartiers, des universités, mais aussi des entreprises sont mobilisées.

« Nous avons adapté un chant rouge traditionnel pour célébrer le 100e anniversaire du parti »,affirme une productrice de clip en reculant au même rythme que les caméras. Deux salariés d’un promoteur immobilier sourient aux objectifs, avant d’avancer en chantant les louanges du parti : « Nous voulons montrer que nous avons un futur brillant et que nous avons rendez-vous avec 2035. C’est notre compagnie qui a décidé de faire ce clip pour célébrer l’esprit du Parti. »

► À lire aussi : Centième anniversaire du PCC: les touristes voient rouge en Chine

kadi

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