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(rfi.fr)Afrique du Sud: plusieurs musées qui retracent l’histoire du pays sont en crise.

 (rfi.fr)Afrique du Sud: plusieurs musées qui retracent l’histoire du pays sont en crise.

En Afrique du Sud, plusieurs musées qui retracent l’histoire du pays sont désormais en crise. La pandémie de coronavirus a poussé nombre d’entre eux à fermer leurs portes, et a déstabilisé leur modèle économique qui était déjà très fragile. Désormais, de grandes institutions mais aussi de plus petites, dédiées notamment à l’histoire de l’apartheid, se battent pour survivre. Publicité

À l’ouest de Johannesbourg se trouve un petit musée qui retrace le passé du quartier de Sophiatown, symbole de la lutte des artistes contre l’apartheid dans les années 40. « Ici, nous avons gardé des restes de Sophiatown, avant les déplacements forcés », explique la guide.

Depuis la pandémie, le centre n’est ouvert que sur demande, et seule une vingtaine de visiteurs ont franchi les portes chaque mois. Difficile de survivre ainsi selon Violet Mohotloane, chargée des programmes du musée. « Nous avons beaucoup de mal, depuis 2018. Et puis l’année dernière, nous n’avons pas pu continuer, nous avons dû nous séparer de 10 employés. On a juste quelques rentrées d’argent grâce à de petits événements qu’on organise, ça nous sert à payer l’eau l’électricité, et à continuer quelques projets », raconte-t-elle.

Les institutions plus connues ont elles aussi été violemment touchées par la crise, comme le musée de l’Apartheid, ou encore la ferme de Liliesleaf, qui servait de cachette aux militants de l’ANC. « Nous nous trouvons ici dans ce qui servait de chambre à Nelson Mandela. Comme vous le voyez, elle est très petite, peut-être même plus petite que sa cellule sur Robben Island », explique Nicholas Wolpe.

Manque d’aides du secteur public

Ce musée indépendant a besoin de près de 50 000 euros par mois pour fonctionner. Une campagne de collecte de fonds lui permet pour l’instant de survivre jusqu’en août. Mais la suite est incertaine, ce qui désespère son directeur Nicholas Wolpe. « Pour résumer, la situation me rend très triste, ça me bouleverse. Si on n’agit pas, et qu’on n’arrête pas la destruction de nos sites historiques, un jour on va se réveiller et se rendre compte qu’il n’y a plus rien à sauver. Et s’il n’y a plus rien à sauver, qui sommes-nous en tant que peuple ? Nous perdrons notre âme. »

Entre le manque d’aides du secteur public, et des problèmes législatifs pour lever des fonds dans le privé, Nicholas Wolpe n’est pas étonné que de nombreuses institutions soient aujourd’hui en difficulté. « Le Covid a mis en lumière la fragilité du secteur, qui avait déjà du mal à recevoir des fonds. Le secteur des arts, de la culture et de l’héritage doit sécuriser des financements et cela doit devenir une priorité. »

D’autres établissements doivent de leur côté faire face à des problèmes de gestion, comme la maison de Nelson Mandela à Soweto, en cours de liquidation.

kadi

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