En Malaisie, une expression revient de plus en plus dans l’actualité : « la discrimination vaccinale ». Derrière ces mots, le gouvernement déplore le positionnement de plusieurs pays qui ne reconnaissent pas les vaccins AstraZeneca produits en Asie ou encore le vaccin chinois Sinovac, pourtant reconnus par l’Organisation mondiale de la Santé.
Si dans certains pays occidentaux la course au vaccin a pu ressembler à un sprint avec une majorité de la population vaccinée en moins de six mois, en Malaisie elle ressemble plutôt à un marathon. Le ministre en charge de la vaccination avait déjà critiqué la façon dont les pays développés avait accaparé les doses de vaccin. Il dénonce aujourd’hui un fossé qui grandit entre les pays du nord et ceux du sud après les annonces de l’Union Européenne : celle-ci ne reconnaît pas les doses d’AstraZeneca produites en Asie.
Une nouvelle décision tout bonnement « absurde », assure-t-il, car la composition des doses sont identiques où qu’elles soient produites. En Malaisie, 8% de la population est aujourd’hui totalement vaccinée, en majorité justement grâce aux doses d’AstraZeneca fabriquées en Corée du Sud, au Japon ou en Thaïlande.
Autre pays dans le collimateur des autorités : l’Arabie Saoudite. Le pays ne reconnait pas non plus les vaccins AstraZeneca produits en Asie, ni le vaccin chinois Sinovac. Celui-ci est utilisé en Malaisie, mais aussi dans d’autres pays à majorité musulmane du continent asiatique comme l’Indonésie, le Pakistan ou la Turquie. Les pèlerinages en Terre Sainte semblent ainsi compromis, déplore la Malaisie.