Samuel Takyi a terminé troisième du tournoi de boxe des moins de 57 kg aux Jeux de 2021, ce 3 août au Kokugikan de Tokyo. Il offre ainsi au Ghana sa première médaille olympique depuis 1992. Il rappelle surtout que ce pays d’Afrique de l’Ouest est une des puissances du continent dans la discipline. Publicité
De notre envoyé spécial à Tokyo,
« J’ai prouvé que le Ghana, c’est aussi la boxe, qu’on peut aussi gagner en boxe et pas qu’en football. » Samuel Takyi rêvait de décrocher la première médaille d’or olympique de l’histoire de son pays. Mais il devra se contenter du bronze, après sa défaite 4-1 face à l’Américain Duke Ragan, ce 3 août 2021 à Tokyo, en demi-finale des Jeux olympiques.
Le poids plume a au passage remis en lumière la longue tradition ghanéenne dans cette discipline. Car sur les quatre autres médailles gagnées par le Ghana aux JO, trois l’ont été en boxe, en 1960, 1964 et 1972.
Une dizaine de champions du monde professionnels
Depuis, c’est surtout chez les professionnels que les Ghanéens se sont distingués. En témoignent les titres de champions du monde gagnés au sein des quatre grandes fédérations de boxe professionnelle (IBF, WBA, WBC, WBO) par une dizaine de Ghanéens, depuis celui de David Kotey en 1975 chez les poids plumes de la WBC. Certains d’entre eux ainsi ont défié les meilleurs, à l’image d’Ike Quartey qui a bousculé Oscar De La Hoya en 1999 chez les welters ou de Joshua Clottey qui a affronté le Philippin Manny Pacquiao en 2010 dans la même division.
Aujourd’hui, une dizaine de Ghanéens figurent dans l’élite de la boxe professionnelle, soit le deuxième pays d’Afrique le mieux représenté après l’Afrique du Sud dans les Tops 15 de l’IBF, la WBA, la WBC et la WBO. Et un boxeur comme Richard Commey, qui a combattu (et perdu) contre la superstar Teofimo Lopez et s’apprête à le faire à nouveau face à un autre ogre du ring, l’Ukrainien Vasiliy Lomachenko, continue d’animer l’univers du Noble Art.
Alors est-ce que Samuel Taki empruntera la voie du professionnalisme, comme ses glorieux aînés ? Celui qui a obtenu la première médaille olympique du Ghana depuis 1992 ne semble pas certain de la suite. Mais il promet, quoiqu’il arrive, « de faire attention, de corriger [ses] erreurs, de ne plus perdre, de bien retenir les leçons et de continuer à gagner ». Ses adversaires sont prévenus : aux Jeux Africains de 2023 au Ghana et aux Jeux olympiques de Paris 2024, le seul Africain médaillé en boxe de ces JO 2021 pourrait bien être encore là.