Une opération de la police postale et des télécommunications, dénommée « Fake Pass », a permis de démanteler un réseau sur Telegram de contrefaçon de passes sanitaires, alors que le précieux sésame est obligatoire depuis le 6 août pour accéder aux lieux de loisirs et de culture mais aussi dans les salles intérieures des bars et restaurants. Publicité
De notre correspondante à Rome,
Les contrefacteurs n’ont pas attendu longtemps pour se saisir d’une nouvelle opportunité : le fameux « Green pass », nom donné par les Italiens au passe sanitaire. Et là, c’est Telegram qui est impliqué dans ce trafic. Comme le précieux sésame est désormais obligatoire dans de nombreuses situations, des milliers d’antivax, ou de personnes qui n’ont pas encore réussi à se faire vacciner contre le Covid-19 ont utilisé l’application de messagerie pour se mettre en contact, à travers une trentaine de canaux de discussion, avec des vendeurs de faux passes.
Selon la police postale et des communications qui mène l’enquête en collaboration avec les parquet de Milan, Rome et Bari, pour obtenir un document illégal les utilisateurs de Telegram devaient transmettre aux vendeurs une photocopie de leur carte d’identité et leur numéro de carte sanitaire, l’équivalent de la carte vitale en France. Puis, en échange du passe avec un QR code, ils devaient débourser entre 150 et 500 euros. L’anonymat étant garanti grâce au paiement en crypto monnaie ou avec des bons d’achats pour des sites de commerce en ligne.
Les enquêteurs ont déjà identifié, et mis en examen pour faux et fraude, quatre individus, dont deux mineurs, impliqués dans ce trafic sur Telegram.
Des passes contrefaits difficiles à utiliser
Ces certificats avec de faux QR code pouvait fonctionner dans certaines circonstances. Par exemple, de nombreux gérants de restaurants, qui ne veulent pas perdre de clients, se contentent de demander à voir le passe sans aucune vérification. Mais d’après les experts en cybersécurité, il est difficile d’utiliser un passe avec faux QR code parce que les passes légaux sont délivrés, sous contrôle du ministère de la Santé, avec un QR code généré par ordinateur qui certifie leur authenticité.
En outre, une application permet de comparer les informations contenues dans ce QR code avec la base de données nationale des personnes vaccinées. Et si des détenteurs de passes contrefaits sont identifiés, ils risquent des poursuites au pénal. Le jeu n’en vaut donc vraiment pas la chandelle.