L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est légale depuis un an et demi en Irlande du Nord, mais encore quasi inaccessible. L,e ministre britannique à l’Irlande du Nord a donc sommé le gouvernement local de mettre en œuvre les services nécessaires. Depuis le début de la semaine, des opposants à l’avortement se rassemblent devant des centres de planning familial. Reportage. Publicité
Avec notre envoyée spéciale à Belfast, Émeline Vin
Seul indice que le bâtiment en briques rouges abrite l’un des rares centres qui pratiquent l’IVG dans la région : les militants de l’association Precious Life et leurs panneaux qui accusent les docteurs de meurtres d’enfants.
La dizaine de manifestants a interdiction de parler aux médias. John, d’une autre association, accepte d’expliquer sa présence au micro : « Nous sommes ici en tant que témoin de Jésus-Christ. Nous n’avons pas voté pour cela, cette loi nous a été imposée. Le gouvernement britannique nous l’a imposée. Nous venons donner une voix à ceux qui n’en ont pas, c’est-à-dire les bébés dans les ventres des mères. »
Les passants baissent les yeux, à leur hauteur. David, pro-choix, sait qu’il marche sur des œufs : « C’est une question très clivante, ici. La religion est tellement imbriquée dans la structure de la vie quotidienne. Ces images du camp anti-choix, soi-disant “pro-vie”, deviennent de plus en plus visibles, répandues. »
« Harcèlement »
Des images retouchées qui assimilent des embryons de dix semaines à des fœtus quasiment à terme, cela intimide le jeune Cormac : « Si vous devez vous rendre à l’intérieur et que vous devez passer devant eux, ce n’est pas correct. Ils feraient mieux de faire autre chose de leur vie. »
Les militants du droit à l’IVG réclament l’interdiction des manifestations devant les cabinets, considérées comme du harcèlement.
