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(rfi.fr)Talibans: un ancien des forces spéciales françaises en Afghanistan raconte.

 (rfi.fr)Talibans: un ancien des forces spéciales françaises en Afghanistan raconte.

Après vingt ans de présence occidentale, l’Afghanistan est rapidement tombé aux mains des talibans ces derniers jours. Comment les Français ayant combattu dans ce pays réagissent-ils à ces événements historiques ? Témoignage. Publicité

Ancien adjudant au sein des forces spéciales françaises, Marc a été déployé en Afghanistan pendant plusieurs mois en 2009. Joint par Nicolas Falez, du service international de RFI, il se souvient : « On était en Kapisa afin d’assurer la sécurité de la vallée, et on était les cibles favorites des talibans, par le tir de roquettes sur nos bases, et surtout aussi par la pose d’IED (engins explosifs improvisés, NDLR) sur les itinéraires principaux de la vallée. Ça peut être 150 kilos d’explosifs sous une route, ce qui peut causer des dégâts considérables. Sous mon mandat, il y a eu énormément de décès, dont deux de mes camarades très proches. »

Ces derniers jours, l’ancien militaire, aujourd’hui âgé de 48 ans, a suivi dans les médias la conquête fulgurante des talibans, jusqu’à la prise de Kaboul, dimanche. De quoi se remémorer ses contacts avec les insurgés afghans : « Ça peut paraître surprenant, mais en fait la spécificité de notre travail là-bas était aussi d’arrêter les talibans, d’aller les chercher chez eux pour les arrêter. Donc, à ce titre-là, je leur ai parlé effectivement. La phrase favorite qu’ils nous donnaient quand on leur parlait, c’était : “Vous, vous avez la montre, mais nous, on a le temps”. Et c’est exactement ça, ils ont le temps. »

À relire : En Afghanistan, la France se retire de la Kapisa (archive, 2012)

Selon Marc, la victoire des talibans était donc inéluctable, compte tenu du départ des soldats occidentaux d’Afghanistan. « C’est un double sentiment, confie-t-il. On pourrait se dire, “tout ça pour ça”. Et en même temps, on le savait. On sait aussi très bien qu’on ne peut pas s’installer dans la durée dans ce genre de pays, parce que culturellement et dans nos aires d’influence, on est très, très loin de nos contrées. Le but était avant tout de contenir le terrorisme international. De ce point de vue, ça a été réussi, même si ça s’est déplacé sur d’autres continents ou d’autres pays. Les Américains voulaient leur vengeance contre Ben Laden… On va dire qu’ils y sont arrivés. »

Comme d’autres pays, la France poursuit sa délicate opération d’exfiltration de ses ressortissants, mais aussi de ressortissants afghans. Pour la mener à bien, la France a envoyé des forces spéciales, justement. « C’est, j’imagine, une situation chaotique, confie l’ancien adjudant. Quand on voit les images de l’aéroport de Kaboul, on peut s’imaginer les tensions. C’est la chasse aux sorcières, concernant les Afghans qui ont travaillé pour la coalition, notamment les interprètes. C’est pour cela qu’il faut évacuer tous ces gens-là. Les forces spéciales sont faites pour ça, elles sont entraînées à ça. »

«…  il faut être pragmatique, conclut-il, on ne peut pas rester des années là-dedans. On ne connaissait pas l’échéance, mais on savait qu’à partir du moment où le dernier soldat occidental aurait quitté le sol, ça se passerait comme ça. C’était inéluctable. »

Lire aussi : À Kaboul, « les talibans sont partout » (témoignage)

kadi

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