l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

(rfi.fr)Jeux paralympiques: spectacle garanti au rugby-fauteuil.

 (rfi.fr)Jeux paralympiques: spectacle garanti au rugby-fauteuil.

Sport méconnu du grand public, le rugby-fauteuil n’en reste pas moins une discipline exigeante. À Tokyo, malgré le huis clos, les équipes sont à pieds d’œuvre et les rencontres se succèdent. Le rugby-fauteuil a été inventé par des Canadiens dans les années 60 pour les tétraplégiques. Matthieu Thiriet, de l’équipe de France, qui a battu le Danemark ce vendredi 27 août en troisième match de poules (52-50), nous éclaire sur sa discipline. Publicité

De notre envoyé spécial à Tokyo,

Les chocs sont violents et bruyants. Et à Tokyo, sans public, rien ne peut masquer l’impact des fauteuils, les crissements sur le parquet, les coups de sifflet de l’arbitre. On pourrait même se croire dans une fête foraine aux auto-tamponneuses, où les têtes peuvent chavirer très vite à force de tourner en rond. Pas besoin de trop de saké, cet alcool de riz japonais, pour s’enivrer.

Comme au rugby, les contacts sont fréquents. Le rugby-fauteuil est un handisport violent, au point que certains l’appellent « murder-ball ». Il n’est pas rare de voir un athlète au sol, lequel est relevé avec précaution par le staff avant de retourner au combat sur un parquet de basket (28×15 mètres).

Des règles adaptées aux tétraplégiques

Pour ne pas vaciller trop facilement, il faut apprendre à maîtriser son fauteuil, à l’image d’un jockey avec son cheval. Sans conteste, le rugby-fauteuil, peu connu en France, partage les chocs et l’état d’esprit du rugby traditionnel. On parle même de troisième mi-temps.

« En temps normal, je ne suis pas quelqu’un de très stressé, mais là, je dois avouer que j’avais dès le réveil la boule au ventre. Je me suis dit : “c’est quand même les Paralympiques” », raconte Matthieu Thiriet, membre de l’équipe de France, qui a vécu sa première rencontre paralympiques face au Japon, pour le premier match des Bleus. Pour son entrée dans le tournoi, l’équipe de France de rugby-fauteuil n’avait cédé que dans le dernier quart-temps, face aux champions du monde japonais (51-53). Et lors de la deuxième rencontre, les Français se sont inclinés face aux Australiens (53-51), champions paralympiques en titre. 

Le rugby-fauteuil, Matthieu Thiriet l’a découvert après une mauvaise chute en 2011, à la plage, alors qu’il plongeait. Devenu tétraplégique, il participe à la journée annuelle handisport à Toulouse et se prend au jeu après un essai concluant. À l’époque, il rencontre les membres de l’équipe de France qui s’apprêtent à partir pour les Paralympiques de Londres en 2012. Très vite, il intègre le Stade Toulousain Rugby Handisport.

« Ce qui est génial, c’est que toutes les règles sont adaptées à notre handicap. C’est bien de se retrouver dans une famille soudée unie qui rigole même de son handicap », s’amuse-t-il. En ajoutant : « C’est un sport très tactique, stratégique, il faut apprendre les placements, et cela prend du temps. »

Officiellement aux Jeux paralympiques de Sydney en 2000

NewsletterRecevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mailJe m’abonne

À Tokyo, celui qui avait déjà rêvé de Rio est un acteur à part entière de ce sport inventé en 1976 par des Canadiens, qui est entré officiellement aux Jeux paralympiques en 2000 à Sydney, après avoir été sport de démonstration à Atlanta en 1996. « C’est un des rares sports collectifs qui est accessible aux tétraplégiques. Il y a aussi le basket-fauteuil, mais il faut avoir beaucoup de mobilité au niveau des mains et de la force dans les bras pour pouvoir faire les shoots. C’était impossible pour moi », explique celui qui estime avoir eu « sa chance ».  

« J’ai passé un bon moment en regardant le rugby-fauteuil. C’est spectaculaire, c’est stratégique, on ne s’ennuie pas. L’objectif de Paris 2024, c’est de faire découvrir le sport paralympiques aux élèves quand on organise une journée olympique », témoigne au passage Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, venu à Tokyo en observation.

40 secondes pour marquer un essai

Le but du match est que les joueurs portent le ballon au-delà de la ligne de but de l’adversaire, large de huit mètres. Une équipe n’a que 40 secondes pour marquer un essai à partir de sa prise de possession du ballon. Les joueurs peuvent passer ou faire rouler le ballon dans n’importe quelle direction. Ils doivent dribbler ou passer le ballon à un autre joueur au moins toutes les 10 secondes. L’équipe en défense doit essayer de bloquer le porteur de balle.

Comme pour tous les parasports, les athlètes doivent être classifiés. Des points leur sont attribués, de 0,5 pour la personne la plus pénalisée par son handicap, jusqu’à 3,5 pour la moins pénalisée. Une équipe ne peut pas aligner plus de 8 points sur le terrain. Plusieurs combinaisons de points, et donc de joueurs, sont possibles. D’où l’aspect très stratégique du rugby-fauteuil.

Matthieu Thiriet qui s’astreint à trois entraînements collectifs par semaine, plus les séances de musculation et de récupérations, est très soutenu par la famille et les amis. « Après le premier match, j’avais 80 messages sur mon téléphone », rigole-t-il. Dans trois ans, c’est à Paris qu’il espère renouveler l’expérience, cette fois avec des tribunes pleines, à côté de ses proches. La réaction de Matthieu Thiriet après France-Danemark

Après 2 défaites, l’équipe de France de rugby fauteuil a réagi en dominant le Danemark au terme d’une rencontre serrée de bout en bout (52-50). En 2016, à Rio, les Bleus n’avaient remporté aucun match de poules. Il reste aux Français un rencontre de classement pour pouvoir prétendre à la cinquième place du tournoi paralympique.
 « C’était important de gagner un match. C’est notre troisième participation aux Jeux paralympiques et nous avons le sentiment d’avoir progresser pour faire des choses encore plus grandes dans le futur. On va tout donner pour aller chercher une cinquième place. C’est une grande expérience, c’est quelque chose d’unique d’être là. Je veux être sur le terrain en 2024 à Paris devant notre public. Il va falloir se battre pour avoir sa place dans l’équipe. Je pense à tous les joueurs qui sont restés en France et qui nous aident à progresser. Merci à eux  », déclare Matthieu Thiriet, au micro de RFI.
 

kadi

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related post