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(rfi.fr)Procès du 13-Novembre: le récit d’une enquête tentaculaire de plus de quatre ans

 (rfi.fr)Procès du 13-Novembre: le récit d’une enquête tentaculaire de plus de quatre ans

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 se poursuit, après un début d’audience ce lundi 13 septembre consacré à la fin de la lecture du rapport introductif du président qui aura pris près de dix heures entre vendredi et ce lundi. L’examen détaillé des faits a commencé avec l’audition du premier témoin, un commissaire de la sous-direction antiterroriste.

Avec notre envoyée spéciale au Palais de Justice de ParisLaura Martel

Le premier témoin est venu retracer quatre ans et demi d’enquête. Malgré son débit rapide et son impressionnante maîtrise du dossier, il aura fallu quatre heures au commissaire pour retracer la chronologie de plus de quatre années d’investigation.

Une enquête tentaculaire dont les développements ont concerné 25 pays et qui a mobilisé jusqu’à 1 000 enquêteurs côté français, alors que la sous-direction antiterroriste était à l’époque déjà impliquée dans 52 enquêtes judiciaires, dont plus de 30 concernaient des attentats ou tentatives commis les mois précédents en France. En tout, cette enquête comprend 47 000 procès-verbaux et 2 260 témoins auditionnés.

Une attaque inédite d’« une sophistication sans précédent »

Des premières constatations faites dans l’urgence, avec pour priorité la recherche des terroristes en fuite, au travail de longue haleine qui a permis de remonter aux commanditaires, le commissaire détaille les pistes suivies tous azimuts. De l’exploitation de la téléphonie, des vidéosurveillances, aux plus de 17 000 signalements reçus sur un numéro vert, sans oublier la coopération internationale. C’est toute une ramification de planques, véhicules et autres filières de faux papiers et d’acheminement des terroristes depuis la Syrie que décrit le témoin.

« Une enquête totale », selon ses mots, qui a permis d’identifier des auteurs, des complices et jusqu’aux donneurs d’ordre : « Toute la structure mise en place par l’État islamique pour perpétrer l’opération la plus complexe menée par le groupe terroriste en dehors de ses frontières. »

Une attaque « inédite, puisque c’est la première fois que des kamikazes frappaient en France », souligne le commissaire et d’« une sophistication sans précédent ». « En trente-sept minutes, les terroristes ont frappé huit lieux, en coordination avec la base arrière de la cellule située en Belgique, et en lien direct avec des commanditaires restés en Syrie », rappelle le commissaire.

Une audition interrompue par les répliques de Salah Abdeslam

Le long récit détaillé du commissaire de la sous-direction antiterroriste est interrompu à deux reprises par Salah Abdeslam. Alors que le témoin commence à peine à décrire le déroulé des attaques, Salah Abdeslam se met à crier, malgré son micro coupé. « Laissez parler le témoin », exige le président. « C’est quand qu’on aura la parole ? », relance l’accusé. « Plus tard, taisez-vous, ou je vous fais sortir », cingle le magistrat. Mais Salah Abdeslam poursuit : « Ça ne va pas soulager les parties civiles, ça fait une semaine qu’on entend ça ! » « Et ce n’est pas fini, assène le magistrat, vous allez l’entendre encore pendant plusieurs semaines ! »

L’accusé finit par se taire. Trois heures s’écoulent. Un avocat de la défense interrompt l’enquêteur, et voilà Salah Abdeslam à nouveau debout, qui s’époumone. Nouvelle menace d’expulsion du président. Il tance: « Vous allez entendre des policiers revenir en détail sur les faits, les éléments d’enquêtes. Ça va prendre des semaines, même si ça ne vous plaît pas, martèle-t-il. Vous allez aussi entendre les témoignages des parties civiles. Donc il va falloir vous armer de patience », conclut le magistrat. Dans son coin du box, Salah Abdeslam se rassoit.

L’audience reprend ce mardi 14 septembre, avec l’audition de la juge antiterroriste belge Isabelle Panou.

houssainatou

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