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(rfi.fr)En Espagne, le film «Maixabel» fait revivre la tragédie basque

 (rfi.fr)En Espagne, le film «Maixabel» fait revivre la tragédie basque

En salle depuis vendredi dernier, le film Maixabel connaît un succès retentissant dans toute l’Espagne. Signé Iciar Bollain, il raconte l’histoire véridique de Maixabel Lasa dont le mari, Juan Mari Jauregui, ancien gouverneur civil au Pays basque, fut assassiné par un commando de l’organisation terroriste ETA, en juillet 2000. 

La force de Maixabel, c’est d’aborder un sujet très sensible : l’histoire récente qui a ensanglanté l’Espagne et surtout le Pays basque. Entre 1968 et sa dissolution en 2018, au cours de ces cinquante ans, l’organisation armée séparatiste ETA a tué 854 personnes. Il y a déjà eu des films sur la question, mais Maixabel est le premier qui aborde la question du pardon, possible ou impossible. Car le film n’est pas seulement la douleur d’une veuve après que son mari a été tué de deux balles tirées à bout portant. C’est aussi toute histoire de cette veuve confrontée directement aux assassins de son mari. 

Une expérience de justice réparatrice

Ces rencontres entre bourreaux et parents des victimes avaient déjà été traitées dans la presse mais jamais au cinéma. Dans ce film, cette partie est abordée avec une grande délicatesse. On voit à l’écran toute la difficulté du processus. D’ailleurs à la fin, Maixabel Lasa ne pardonne pas aux tueurs de son mari, elle les écoute, mais ne leur pardonne pas. Au Pays basque, l’accueil est nuancé. Car cette tentative de rapprochement entre bourreaux et victimes provoque des remous. Du côté des indépendantistes nostalgiques d’ETA, on se refuse au repentir, au mea culpa et à la demande de pardon, et donc l’attitude des tueurs désireux de parler les rebute profondément. Et puis il y a un grand rejet aussi de plusieurs organisations de victimes du terrorisme. Les blessures sont fraîches, et beaucoup se refusent à parler aux prisonniers basques, car on estime que ce qu’ils ont fait ne mérite aucune forme de compassion ou de compréhension.

Les Espagnols face à leurs blessures

Mais il y a un grand intérêt de la part des jeunes générations qui n’ont pas connu les années de plomb, les années 80 et 90, lorsqu’ETA tuait chaque semaine et provoquait très souvent la Une des journaux télévisés. Et il y a aussi un grand intérêt des adultes, des seniors, car ce film raconte une expérience peu connue qui a commencé en 2011, une expérience lancée par les autorités qui tentent le rapprochement et le dialogue entre familles de gens assassinés et anciens membres de commandos emprisonnés.

Car comme Maixabel, des dizaines de parents de gens assassinés par les terroristes se sont prêtés à cette expérience. Précisons tout de même, au vu des sondages, que la majorité des Espagnols considèrent qu’il faut être intraitable avec les prisonniers basques, qu’ils doivent purger leurs peines intégralement, même en cas de maladie grave ou de bonne conduite. 

houssainatou

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