l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

(rfi.fr)L’Inde neutre en carbone en 2070: «Ce sont des objectifs ambitieux et réalistes»

 (rfi.fr)L’Inde neutre en carbone en 2070: «Ce sont des objectifs ambitieux et réalistes»

En marge de la COP26 de Glasgow, le Premier ministre Narendra Modi a annoncé lundi 1er novembre que l’Inde s’engageait à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2070 et renforçait pour cela ses promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Que penser de ces engagements ? Notre correspondant Sébastien Farcis a posé la question à Chandra Bhushan, directeur général du centre de recherche environnemental iForest (International Forum for Environnement, Sustainability and Technology), basé à New Delhi.    

L’Inde, troisième plus grand émetteur du monde de gaz à effet de serre, assure ainsi qu’elle aura une capacité de production d’électricité par source renouvelable de 500 gigawatts (GW) d’ici à 2030, contre un engagement de 450 GW en 2015. Le pays réduira également son intensité carbone (émissions par point de PIB) de 45% par rapport à 2005, contre 33-35% annoncé en 2015. L’Inde promet également une réduction absolue d’émission d’un milliard de tonnes de carbone d’ici à 2030. 

RFI : Comment réagissez-vous à ces promesses ? 

Chandra Bhushan : C’est d’abord une annonce qui a surpris, car personne ne s’attendait à ce que l’Inde s’engage à la neutralité carbone et encore moins à réduire ses émissions absolues d’un milliard de tonnes. Et je suis content que le gouvernement l’ait fait. C’est la première fois que l’Inde s’engage ainsi sur un chiffre absolu. Sur les huit ans à venir, cela représente une baisse d’environ 2,5% des émissions. Cela ne paraît pas beaucoup, mais l’annonce est en soi significative. Cela veut dire que l’Inde est allée à la COP26 avec une volonté très positive d’approfondir la collaboration sur le sujet. De manière générale, ce sont des objectifs ambitieux et réalistes.  

Une capacité de production d’électricité par source renouvelable de 500 GW en 2030, c’est trois fois plus qu’aujourd’hui. Est-ce réalisable ?

Oui, c’est réalisable, et si c’est atteint, la moitié de l’électricité générée et consommée en Inde sera d’origine renouvelable. C’est un chiffre impressionnant ! Aucun pays dans le monde n’a réussi cela pour l’instant. L’Inde a déjà un programme de développement de grandes batteries pour le stockage de l’énergie, ainsi que pour la recherche sur l’utilisation de l’hydrogène. Donc si nous travaillons dur, nous arriverons à remplir cet objectif. 

Cela permettra également de réduire l’intensité carbone, car aujourd’hui, 72% de l’électricité indienne est produite à partir de charbon et, en incluant le gaz, près de 80% par des énergies fossiles. 

► À lire aussi : Le Premier ministre indien lance un réseau mondial de transmission d’énergie solaire

Une promesse d’atteindre la neutralité carbone en 2070 : l’objectif n’est-il pas trop lointain ? 

NewsletterRecevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mailJe m’abonne

L’objectif est que tous les pays réunis atteignent la neutralité carbone d’ici à 2050. La Chine s’est donnée dix ans de plus que les pays développés et l’Inde se donne donc dix ans de plus que la Chine. Mais ce qui est complètement illogique, c’est que les pays européens et nord-américains disent qu’ils atteindront la neutralité carbone seulement en 2050. Si cela prend autant de temps pour eux, avec toutes les richesses qu’ils ont, comment peut-on s’attendre à ce que les autres y arrivent ? Pour remplir cet objectif mondial en 2050, il faudra que les États-Unis et l’Europe l’atteignent en 2040, la Chine pourra donc le faire en 2050 et l’Inde juste après.  

► À écouter : L’Inde «accro» au charbon opère une difficile transition énergétique

Narendra Modi a mentionné dans son discours que les pays développés n’ont pas respecté leurs promesses concernant le financement de la transition énergétique pour les pays en voie de développement et les transferts de technologies nécessaires pour y arriver.

Oui. Il y a une colère qui gronde dans les pays en voie de développement concernant ce manque de respect du financement climatique, et cela va bientôt exploser au visage des pays riches s’ils ne prennent pas cette question au sérieux. C’est bien beau que ces pays développés s’engagent à réduire leurs propres émissions, mais ce sont eux qui possèdent le capital mondial. Et ils contrôlent donc la capacité du reste du monde à faire de même. 

houssainatou

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related post