Débattre mais ne pas s’étriper, c’était l’enjeu de ce premier débat télévisé entre les candidats à l’investiture à droite. Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin ont confronté leurs solutions sur LCI, RTL et Le Figaro avec une mission: séduire les militants qui feront leur choix début décembre lors du congrès du parti, et au-delà convaincre les Français de leur capacité à remporter la présidentielle en avril 2022. Peu de différences programmatiques profondes entre les postulants et des échanges polis… 

Réforme de l’Etat, lutte contre l’immigration, énergie nucléaire ou éoliennes… Les différences programmatiques entre les cinq candidats LR sont minces, mais quelques divergences sont quand même apparues comme lors de cet échange entre Michel Barnier, l’ancien négociateur du Brexit, et Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, sur leurs engagements en terme de réduction du nombre de fonctionnaires en France. 

« Tous ceux qui ne s’engageront pas à faire un certain nombre de suppressions de postes dans la fonction publique ne les feront pas après… », assure Valérie Pécresse. « Il faut simplement éviter, Valérie, de dire trop de choses avant, trop précisément, et de ne pas le faire après », lui rétorque Michel Barnier.

Une ambiance cordiale, mais quelques piques tout de même, qui indiquent bien qui est le favori. « Michel n’a pas dit comment il financerait ses mesures », poursuit Valérie Pécresse.

L’ancien négociateur du Brexit, Michel Barnier, qui aurait les faveurs des militants, force le trait du rassemblement. Mais il finit par répondre à ce qui ressemble à une alliance objective entre Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, qui s’épargnent et l’attaquent notamment sur son moratoire sur l’immigration. Porté cet été par l’ancien commissaire européen, ce moratoire a pour objectif de stopper net toute immigration pendant une période de trois à cinq ans, le temps de « remettre à plat » le dossier et y compris en s’affranchissant du cadre européen. 

Valérie Pécresse insiste sur sa crédibilité, Xavier Bertrand -qui a finalement accepté de soumettre sa candidature à la validation des militants LR– se pose lui en défenseur des classes populaires et cogne sur Emmanuel Macron. « Je ne serai jamais un président de la République qui mettra devant lui un tee-shirt dénonçant les violences policières ! Quand on soutient les policiers, c’est en permanence ». Une allusion à une séquence de janvier 2020, lorsque le président avait posé aux côtés du dessinateur Jul au salon de la Bande dessinée d’Angoulême arborant un tee-shirt T-shirt condamnant les violences policières, offert par l’artiste. Une image qui avait hérissé les syndicats de police.

Quant à Eric Ciotti, le plus à droite des candidats, champion du « pour que la France reste la France », il a marqué sa différence en refusant de qualifier l’extrémiste Eric Zemmour d’adversaire. C’est « plutôt un concurrent, ce n’est pas un ennemi...», tandis que Philippe Juvin tentait de faire valoir son expérience de maire (de la Garenne-Colombes en région parisienne) et de médecin.