l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

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(observateurcontinental)A quand une entente entre les États-Unis et la Russie sur l’ABM?

 (observateurcontinental)A quand une entente entre les États-Unis et la Russie sur l’ABM?

Après le retrait des Etats-Unis du traité ABM en 2002, le facteur de la défense antimissile est devenu avec le temps l’une des raisons de la tension militaro-politique dans les relations russo-américaines. 

Les représentants officiels russes ont évoqué plusieurs fois l’ABM parlant de l’apparition d’une menace pour le potentiel de dissuasion de la Russie et de la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour franchir les systèmes de défense antimissile. Tout cela a prédéterminé le retour de ce problème dans le rang des plus pertinents en matière de maîtrise des armements. 

La suspension du traité ABM pendant les premières années n’avait pas significativement affecté la coopération russo-américaine dans ce secteur sensible pour les deux parties. Les exercices de défense antimissile de théâtre d’opération au niveau Russie-Etats-Unis-Otan ont duré jusqu’en 2008, et les parties n’avaient pas l’intention de renoncer aux plans concrets d’élargir la coopération (par exemple, le projet du Centre d’échange de renseignements). Seulement en 2018, Moscou a annoncé que le retrait des Etats-Unis du traité ABM avait servi de stimulation pour élaborer et mettre en service les toutes nouvelles armes stratégiques russes “avec un potentiel de franchissement même de futurs systèmes ABM”. 

L’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche était accompagnée par l’espoir de revitaliser la maîtrise des armements, notamment du dialogue sur l’ABM. Il convient de rappeler qu’en 2001 Joe Biden, étant sénateur, s’était absolument opposé au retrait des États-Unis du traité ABM, qualifiant cette démarche de “grave erreur”. 

Malgré une référence assez fréquente dans le discours politique au thème de l’ABM, rien ne témoigne d’un rapprochement de la Russie et des Etats-Unis d’une solution de compromis concernant les restrictions dans ce domaine (si des restrictions significatives seront un jour admissibles pour les Etats-Unis). Il existe plusieurs scénarios pour régler ce problème à court et à moyen terme. 

Le premier scénario, et le plus improbable, est le retour au traité ABM de 1972 (et à son Protocole de 1974, qui a déterminé une région de déploiement à 100 unités). Le rétablissement d’un tel accord nécessiterait non seulement un niveau de confiance sans précédent et un climat politique extrêmement favorable, mais également un changement conséquent des programmes et de l’architecture des systèmes ABM et antiaériens des deux pays. 

Le deuxième scénario, qui exige des changements moins radicaux dans les positions des parties et dans les programmes, c’est un nouveau traité en se concertant sur les caractéristiques quantitatives et techniques acceptables compte tenu des changements technologiques et de nouvelles conditions politico-stratégiques. 

Enfin, le troisième scénario, le plus “souple” et donc le plus probable, est le passage à un échange régulier de plans avec la nécessité de notifier concernant les changements dans le développement et le déploiement de systèmes antimissiles et antiaériens pour les 10-15 prochaines années. 

Il est à supposer que la déclaration commune sur l’échange d’informations sera un point de départ pour un accord plus sérieux et vérifiable (premier ou deuxième scénario) avec une perspective de reprise de la coopération russo-américaine sur l’ABM de théâtre d’opération et la réanimation du projet du Centre d’échange de renseignements. Des projets conjoints dans ce secteur permettraient non seulement de diminuer la perception négative russe des systèmes de l’ABM américain, mais également sur un plan plus large de mettre en place plus efficacement une protection contre les éventuelles menaces nucléaires émanant d’autres pays. Ainsi, en fonctionnant correctement le Centre d’échange de renseignements pourrait être transformé ensuite en Centre multilatéral de surveillance globale des lancements de missiles en temps réel. 

Il est évident que les accords proposés (comme tout autre) seront difficiles à mettre au point sans créer de canaux durables de communication régulière entre les représentants de milieux politiques, militaires et d’experts de la Russie et des Etats-Unis. C’est ce dont témoigne la pratique depuis un demi-siècle de préparation et de déroulement des négociations sur la limitation et la réduction des armements.

houssainatou

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