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(rfi.fr)Nucléaire iranien: l’heure de la reprise des négociations a sonné

 (rfi.fr)Nucléaire iranien: l’heure de la reprise des négociations a sonné

Rencontre sous haute tension ce lundi 29 novembre en Autriche. Avec la reprise des négociations entre l’Iran et les grandes puissances à Vienne, siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’objectif est d’essayer de ressusciter l’accord de 2015, qui a largement déraillé.

Les États-Unis de Trump avaient quitté l’accord si difficilement trouvé à Vienne sous Obama, et rétabli des sanctions, qui étouffent l’économie iranienne. Puis l’Iran avait progressivement relancé des activités au-delà des limites. Il faut tout revoir.

C’est une forte délégation iranienne, constituée d’une quarantaine de membres et dirigée par Ali Bagheri Kani, un conservateur plutôt dur, qui a consenti à se rendre à Vienne pour ce faire, explique notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

►À relire : Téhéran adopte une position fermée, les négociations s’annoncent difficiles

Le ton est plutôt ferme, du côté iranien : Ali Bagheri Kani, qui représente un gouvernement moins enclin au dialogue que sous l’ère Rohani, a déclaré que l’objectif premier était la fin de toutes les sanctions américaines, et ce, de façon vérifiable.

Il a ajouté que l’Iran ne faisait pas confiance à l’Occident et n’allait pas répéter les erreurs du passé. « Le peuple iranien ne se soumettra pas aux menaces militaires et aux sanctions économiques », promet le chef de la délégation envoyée par Téhéran.

Je pense que ça va être compliqué, ça peut prendre du temps : un an, un an et demi. Maintenant, ça peut aussi aller très vite s’il y a des compromis qui se font de manière simultanée de part et d’autre. C’est-à-dire qu’il faut une désescalade réciproque.

Programme nucléaire civil ?

La République islamique a rejeté la demande de l’AIEA, des États-Unis, mais aussi de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, qui souhaitaient que le « gendarme » du nucléaire qu’est l’AIEA puisse mieux contrôler les activités de l’Iran en la matière.

Notamment dans le site de Karaj, près de Téhéran. L’Iran produit dans cet endroit des centrifugeuses ultramodernes et plus rapides, qui permettent au pays d’accélérer encore son programme d’enrichissement d’uranium, un vieux serpent de mer.

►Lire aussi : La montée en puissance des capacités nucléaires de l’Iran inquiète

Le pays, aujourd’hui, enrichit de l’uranium à un degré qui n’a plus rien à voir avec un programme civil, et son stock de matière nucléaire gonfle dangereusement, relate l’Agence internationale de l’énergie atomique dans chacun de ses rapports.

Depuis un an, l’Iran a considérablement limité sa coopération avec l’agence onusienne. Dans ces conditions, ces négociations provoquées par l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, du côté de Washington, s’annoncent plutôt difficile et pourraient traîner.

On est face ici à une administration américaine qui n’est pas défavorable à un accord, mais qui va avoir une position plus musclée que celle de Washington en 2014, avant l’accord de 2015, et de l’autre côté de la table, à Téhéran, là aussi les positions sont plus dures et tranchées.

L’échec total n’est pas exclu

Au palais Coburg, la nouvelle équipe de négociateurs iraniens aura des discussions directes avec les représentants chinois, russe, français, britannique et allemand, ainsi que des discussions indirectes avec l’émissaire des États-Unis, Robert Malley.

Plusieurs rencontres bilatérales ont déjà eu lieu ce dimanche dans la capitale autrichienne, relate notre envoyé spécial sur place, Nicolas Falez, et tous les scénarios sont envisageables à ce stade, y compris l’échec total des discussions.

Pour le groupe des puissances, l’enjeu est tout aussi clair que pour l’Iran : il s’agit de garantir que ce pays ne puisse pas se doter de la bombe atomique. Reste l’idée d’un accord intérimaire qui permettrait de faire baisser la tension pour faciliter le dialogue.

Un pays s’oppose farouchement au dialogue : Israël

« Qui veut la paix, prépare la guerre ». Lorsqu’il s’agit de l’Iran, la doctrine israélienne est claire, explique une source diplomatique proche du dossier. L’État hébreu prône la manière forte contre Téhéran, et tente de trouver des alliés dans sa croisade, traduit notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa.

Tel Aviv est persuadé qu’aucun dialogue n’est possible avec Téhéran. Selon les responsables israéliens, le régime des mollahs ne comprend qu’un seul langage : la force. Alors, l’unique manière de lui faire entendre raison, afin que son programme nucléaire reste purement civil, est de mettre sur la table une offensive armée, détaille cette même source.

Tandis que les Européens, les Américains, les Russes et les Chinois veulent laisser une chance à la diplomatie, les Israéliens, eux, « s’agitent tous azimuts ». Ils multiplient les rencontres avec les grandes puissances, avec leurs nouveaux alliés arabes dans le Golfe, dans l’espoir de monter une importante coalition militaire qui dissuaderait la République islamique de répondre à une attaque israélienne.

Mais pour le moment, personne ne souhaite les suivre dans leur campagne. Et même si les Israéliens affrontent déjà les Iraniens à travers des batailles de l’ombre, faites de cyberattaques et d’agressions clandestines mutuelles, l’État hébreu ne souhaite pas se lancer seul dans une guerre déclarée avec la République islamique, conclut la source diplomatique.

houssainatou

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