Son nom restera associé à la répression féroce qui s’est abattue sur le Xinjiang ces cinq dernières années. Le secrétaire du parti de cette région de l’ouest chinois, Chen Quanguo, va laisser sa place à 66 ans. C’est lui qui avait mis en place le vaste système de « camps de rééducation » pour les Ouïghours, et d’autres minorités musulmanes vivant dans cette région.

Chen Quanguo quitte la direction du Xinjiang et pour les dirigeants chinois, il a accompli sa mission : pacifier la région longtemps victimes d’attentats réguliers.

Des millions de Ouïghours incarcérés

Mais à quel prix ? Arrivé en 2017 du Tibet, au sud, il avait mis en place un système répressif total : police omniprésente, checkpoints sur les routes… Mais surtout, ce système de camps : d’abord appelés « camps de rééducation », ils ont accueilli un à deux millions de Ouïghours, soit entre 10 et 20% de la population, qui ont subi des conditions de vie atroces, et un lavage de cerveau pendant des mois voire des années.

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Aujourd’hui, la Chine les appelle des « centres de formation professionnelle », et affirme que la plupart des « étudiants » ont été diplômés. 

La Chine cherche-t-elle à tourner la page la plus stricte de cette répression ? Le successeur de Chen Quanguo s’appelle Ma Xingrui. Ancien scientifique, il arrive de la province du Guangdong, très dynamique économiquement. Un changement radical de politique n’est pas à prévoir, mais peut-être aura-t-il la tâche de relancer l’économie, étouffée par cinq années de répression sécuritaire.