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(observateurcontinental)Macron va-t-il perdre la mise après les voyages de Zemmour et de Pécresse en Arménie?

 (observateurcontinental)Macron va-t-il perdre la mise après les voyages de Zemmour et de Pécresse en Arménie?

La candidate à l’élection présidentielle française 2022 du parti «Les Républicains» (LR), Valérie Pécresse, est partie en Arménie du 20 au 23 décembre 2021. Auparavant, ce pays avait reçu la visite d’un autre candidat qui postule aussi au poste le plus élevé de l’Etat: Eric Zemmour et son parti «Reconquête». Cette visite en Arménie était le premier voyage à l’étranger pour ces deux personnalités politiques après la nomination de leur candidature officielle à la course à la présidentielle. Ces deux voyages témoignent de l’importance sans précédent de la question arménienne dans le discours préélectoral français.

Au début du mois de décembre, le président français, Emmanuel Macron, a donné un coup d’envoi informel à sa campagne électorale. Le discours dans lequel le président a exposé les priorités de la république pour la présidence du pays au Conseil de l’UE avait une connotation politique ouvertement interne et s’adressait davantage à l’électorat français qu’aux auditeurs européens. Au grand dam d’Emmanuel Macron, les initiatives de réforme de l’espace Schengen et du modèle social de l’UE ne se sont pas traduites par de réels points politiques. Selon les derniers sondages, le niveau projeté de soutien à l’actuel président français au premier tour continue de fluctuer dans une fourchette de 24 à 26 %. Pendant ce temps, chacun du trio des candidats de droite, à savoir Eric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse, recueille 13 à 17% des voix montrant un rapport de force qui suggère qu’il y a une lutte pour chaque électeur.L’absence d’un élan, qui donne le ton à la course aux élections dont Emmanuel Macron a tant besoin, explique le scepticisme des Français sur sa capacité à résoudre le problème migratoire. Les Français ne croient pas que l’actuel président pourra soudainement faire ce que les politiques bruxellois n’ont pas pu faire depuis de nombreuses années, à savoir obtenir l’assentiment des pays de l’Est sur le principe d’une répartition solidaire des réfugiés entre tous les Etats de l’UE. Dans le même temps, même dans le scénario le plus favorable, il faudra des mois à l’UE pour trouver un compromis et résoudre le problème dont Emmanuel Macron ne dispose pas. Avec des ghettos en France qui apparaissent, même dans les villes de province, un peu partout dans le pays, la population n’est pas prête à attendre.La patience des Français s’épuise. Cela est attesté par la crise la plus profonde connue par la gauche. La France, dirigée par le socialiste, François Hollande, il y a quelques années, pourrait devenir le deuxième Etat d’Europe occidentale après l’Autriche dans lequel un «virage à droite» aura lieu. Presque un habitant du pays sur deux soutient un candidat de droite, un tiers, un candidat d’extrême droite.Cette situation, surtout compte tenu de la rhétorique de Valérie Pécresse, de Marine Le Pen et surtout d’Eric Zemmour, indique que le problème migratoire en France ne s’est pas simplement actualisé. Il a acquis un caractère plus large, quasi religieux, sans précédent pour l’Europe actuel.Ceci est confirmé par l’intérêt et le soutien en France de la théorie du choc des civilisations créé dans les années 90 par le sociologue américain Samuel Huntington, reprise et habilement adaptée par la droite française. La lutte entre l’islam et le christianisme, l’affrontement entre l’Orient et l’Occident, l’affrontement dont dépendra le sort de la République et de l’identité française, sont les idées que véhiculent, non seulement, le radical Zemmour, mais aussi la candidate plus modérée Valérie Pécresse.La question des attitudes de valeur envers le christianisme, qui a surgi des questions de migration, occupe une position solide comme l’un des thèmes dominants du discours politique national. A cet égard, il n’est pas surprenant que l’Arménie devienne un champ de bataille pour les candidats français. L’objectif de la candidate de LR est d’envoyer un message fort à l’électorat catholique de droite, de plus en plus sensible aux thèses de l’ex-polémiste, écrit Europe 1. Pécresse signale que l’Arménie est en danger, précisant que la dignité d’un peuple réside d’abord dans sa souveraineté, tout en rappelant le génocide de 1915 et effectuant un rapprochement avec la situation de la France car «la leur est la nôtre» en dénonçant «la haine islamiste», «cette même haine qui a frappé les Arméniens, à travers les crimes commis par les mercenaires djihadistes au Haut-Karabach, comme elle frappe déjà les Européens».Quelques semaines plus tôt, Eric Zemmour déclarait à propos de la mission historique spéciale des chrétiens d’Orient sur le sol arménien: «A la frontière entre l’Arménie et la Turquie, face au Mont Ararat, je veux dire aux Arméniens à quel point ils sont un modèle de résistance depuis des siècles». 

Les deux candidats ont exprimé leur soutien au peuple arménien dans le contexte de la récente guerre du Haut-Karabakh. Ils ont discuté avec leurs collègues d’Erevan des possibilités d’intensifier l’interaction entre l’Arménie et la France, en développant davantage la coopération dans les domaines de l’éducation et de la science, de l’économie et des investissements. Les deux personnalités politiques ont abordé les questions de sécurité régionale et l’avenir de la diplomatie française dans le Caucase du Sud. Même, s’il y avait beaucoup de points communs entre les deux visites, une certaine différence existait toujours. Elle consistait en une approche particulière du choix des lieux que chaque délégation visitait. Valérie Pécresse est allée au Haut-Karabakh, abordant ainsi un problème plus brûlant et urgent. Eric Zemmour a visité le monastère de Khor Virap, situé au pied du mont Ararat, un lieu symbolique qui personnifie le martyre de la foi, la lutte séculaire entre le christianisme et l’islam. D’un point de vue idéologique, sa visite était plus symbolique, calibrée et plus organiquement inscrite dans son programme politique interne, fixant sur l’idée d’un choc de deux civilisations.Si le message général des deux visites s’adressait à tous les électeurs français, la cible était la grande diaspora arménienne de la Ve République. Son nombre atteint selon Le Monde près de 500 000 personnes. D’autres chiffres sont donnés pour parler de 600 000 à 1 million d’Arméniens en France. Tout cela est stratégique surtout dans le contexte de la lutte féroce annoncée. Cette diaspora arménienne en France a soutenu Emmanuel Macron. Les prochaines élections, prévues au printemps 2022, vont montrer un nouveau choix de la diaspora.

houssainatou

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