l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

(observateurcontinental)Russie-Occident: le chemin difficile vers les garanties de sécurité en Europe

 (observateurcontinental)Russie-Occident: le chemin difficile vers les garanties de sécurité en Europe

Ce lundi a marqué le début de la semaine des négociations à Genève entre la Russie et les États-Unis sur les problèmes de stabilité stratégique et les garanties de sécurité en Europe. La tension grandit de jour en jour en attente des résultats de ces pourparlers. 

L’intrigue a été notamment alimentée par l’entretien téléphonique de 50 minutes entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden, qui ont échangé des déclarations dures. Le dirigeant américain a menacé par des sanctions sévères si la Russie continuait d’attiser la situation en Europe et en Ukraine. Ce à quoi le chef de l’État russe a rétorqué que la réponse aux sanctions serait une rupture des relations avec les États-Unis sur tous les fronts. 

Les négociations entre Moscou et Washington ont commencé ce lundi 10 janvier, elles seront suivies deux jours plus tard par une réunion du Conseil Otan-Russie, puis par une rencontre des représentants de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). 

La délégation russe sera menée à Genève par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, l’américaine sera représentée par la première secrétaire d’État adjointe Wendy Sherman. 

Ces négociations ont été précédées par une série d’événements cruciaux dans les relations russo-américaines. Premièrement, l’entretien téléphonique mentionné entre les deux présidents, deuxièmement, les propositions russes faites aux États-Unis sur les garanties de sécurité et la stabilité stratégique transmises aux États-Unis et à l’Otan le 15 décembre 2021. Elles contiennent des propositions russes sur le non-élargissement de l’Otan vers l’est, la non-adhésion à l’Alliance de pays de l’ex-URSS et l’interdiction d’une activité militaire sur le territoire de l’Ukraine. De plus, Moscou a proposé à Washington de renoncer au déploiement de missiles terrestres à portée intermédiaire et de l’arme nucléaire en dehors du territoire national. Le document stipule également que Washington ne doit pas créer de bases militaires sur le territoire des pays de l’ex-URSS ne faisant pas partie de l’Otan. 

Washington a réagi assez rapidement aux propositions de la Russie. Ainsi, selon le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, les propositions russes sur les garanties de sécurité contiennent aussi bien des “éléments infranchissables” que des “choses à discuter”. 

Les États-Unis sont-ils prêts à discuter des propositions russes concrètes? 

Le Conseil de sécurité nationale des États-Unis “compte sur la coopération avec la Russie, étudie en détail les documents et est prêt à entamer une discussion diplomatique sur les garanties de sécurité via une multitude de canaux”, mais il y a très peu d’espoir que les États-Unis fournissent à la Russie des garanties écrites du non-élargissement de l’Otan vers l’est. 

Il existe plusieurs raisons à cela. Après l’annonce des propositions russes sur les garanties de sécurité, l’establishment américain a commencé à préparer le terrain pour les négociations avec Moscou avec un enthousiasme surprenant, élaborant sa ligne stratégique et faisant pression sur l’administration de la Maison Blanche. Un groupe de 20 anciens diplomates et hauts fonctionnaires américains s’est adressé au locataire de la Maison Blanche exigeant de leur fournir une liste concrète de mesures éventuelles “en cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine”. Parmi les signataires se trouvent les anciens ambassadeurs américains en Russie Michael McFaul et Alexander Vershbow, l’ancien représentant spécial du département d’Etat américain pour l’Ukraine Kurt Volker, les anciens ambassadeurs américains à Kiev John Herbst, Steven Pifer, William Taylor, l’ancien commandant des forces alliées de l’Otan en Europe le général à la retraite Philip Breedlove et le politologue Francis Fukuyama. 

Ce à quoi l’administration Biden a répondu de manière très diplomatique qu’elle préparait une liste de propositions éventuelles pour Moscou, mais ne s’empresserait pas de les divulguer avant la rencontre prévue. 

La fermeté démonstrative sur fond de docilité relative du locataire de la Maison Blanche par rapport à la situation en Ukraine s’explique certainement par des concessions politiques au profit des républicains. 

Cependant, pendant les négociations de Genève dans le cadre des contacts bilatéraux russo-américains, ainsi que du Conseil Otan-Russie, les États-Unis ne seront pas aussi dociles et il faut s’attendre à un dialogue difficile et long dans lequel un compromis ne sera certainement pas trouvé. L’une des raisons étant le fait que la position américaine à Genève sera exprimée par différentes forces politiques, notamment des faucons parmi les congressistes et chefs de départements américains, avant tout la vice-présidente américaine Kamala Harris. 

Cette dernière a déjà menacé de décréter des sanctions sévères contre la Russie, déclarant sur CBS que “nous coopérons avec nos alliés sur les sanctions et nous laissons clairement entendre que nous sommes prêts à imposer des sanctions sans précédent contre la Russie”. 

Tout cela indique qu’il sera très difficile de s’entendre à Genève et à Bruxelles. 

En ce qui concerne la position de l’administration américaine en prévision de la réunion de Genève, comme l’a déclaré le 9 janvier le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, les États-Unis n’ont pas l’intention de faire des concessions à la Russie aux négociations sur la sécurité. Washington compte seulement évaluer la possibilité de réduire la tension en Europe. Selon lui, “il pourrait être question non pas de concessions, mais de comprendre si dans le contexte du dialogue et de la diplomatie les deux parties peuvent prendre des mesures pour réduire la tension. Les États-Unis l’ont déjà fait par le passé”. Il a réitéré le “mantra” américain aux négociations à venir: “La Russie ne respecte pas ses engagements pris.” 

Il est trop tôt pour dire que les États-Unis sont disposés à une conversation sérieuse à Genève. Alors que le sérieux des intentions de la Russie a été exprimé par le chef de la délégation russe Sergueï Riabkov, arrivé aux négociations de Genève le 9 janvier. Selon la position russe, “l’Otan ne peut plus réserver à la Russie les seconds rôles en politique européenne et internationale. Pas besoin d’être un spécialiste pour comprendre qu’il ne sera plus possible d’exiger des concessions de la Russie. 

houssainatou

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related post