Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont probablement été commis durant le conflit qui déchire l’Éthiopie depuis fin 2020, c’est la conclusion d’un rapport destiné au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Les experts y dénoncent en particulier les restrictions de l’accès aux services de base et à la nourriture, imposées à la population du Tigré par les autorités fédérales éthiopiennes.
« Au Tigré, observe la commission des trois experts, le gouvernement fédéral et ses alliés ont refusé à environ 6 millions de personnes l’accès aux services de base, à la nourriture, aux soins de santé et à l’aide humanitaire pendant plus d’un an », avec « un impact dévastateur sur la population civile ».
« Nous avons des motifs raisonnables de croire, déclare la présidente de cette commission onusienne, que cela équivaut à un crime contre l’humanité ». « Nous avons également des motifs raisonnables de croire que le gouvernement fédéral utilise la famine comme méthode de guerre », ajoute-t-elle, avant d’appeler le gouvernement d’Addis-Abeba à « rétablir immédiatement les services de base », et d’appeler les belligérants, forces tigréennes inclues, à « veiller à ce que les agences humanitaires puissent opérer sans entrave ».
Appel à l’action des instances internationales
Le rapport d’experts exhorte les instances internationales et régionales à « prendre les mesures qui permettront de restaurer la paix et d’éviter de nouvelles violations des droits humains ».
En réaction à ce rapport, un des porte-parole des rebelles tigréens a estimé que les autorités du Tigré avaient toujours assuré que le gouvernement éthiopien était responsable de crimes contre l’humanité dans ce conflit.