Amadou Ali est décédé mardi 27 septembre à Yaoundé. Malade depuis plusieurs années, il s’était peu à peu retiré de la vie politique. Il devait être inhumé ce mercredi à Kolofata, dans l’Extrême-Nord.
Comme Paul Biya dont il a toujours été proche, Amadou Ali a connu une carrière d’une longévité exceptionnelle, avec 34 ans sans interruption passés au gouvernement. Un record. Délégué général au tourisme lorsque Paul Biya accède au pouvoir en 1982, il est d’abord muté à la délégation générale de la gendarmerie, avant d’entrer au gouvernement en août 1985. Il y restera jusqu’en janvier 2019.
Secrétaire général à la présidence, ministre de la Défense, de la Justice, vice-Premier ministre, Amadou Ali a quasiment occupé tous les postes stratégiques et géré des dossiers hautement sensibles. Preuve de la confiance que lui accordait le président Biya. Amadou Ali a été maître d’œuvre de l’opération anti-corruption Épervier, devenant un ministre particulièrement craint. Il a également piloté le contentieux territorial avec le Nigeria concernant la presqu’île de Bakassi. C’est lui qui a notamment suivi les pourparlers.
Enfin, il a été en charge de la lutte contre Boko Haram. Là encore, Amadou Ali participait lui-même aux négociations en vue de libérer des otages. Un dossier devenu personnel, particulièrement sensible dans l’Extrême-Nord du pays, sa région d’origine. Sa propre épouse a même été kidnappée, avant d’être relâchée quatre mois plus tard.
En retrait depuis quelques années, il était resté proche jusqu’au bout du président Biya qui le consultait régulièrement.