La résurgence de la maladie hémorragique à virus Ebola et la soudaine hausse de cas de Covid-19 ont poussé le président de la République Alpha Condé à durcir l’Etat d’urgence sanitaire avec l’instauration du couvre-feu de 23 heures à 4 heures du matin. Aujourd’hui, ce durcissement est durement ressenti par certaines couches d’activités socioéconomiques notamment chez les tenanciers des bars, des motels, des restaurants et des night-clubs.
Au téléphone de Guinéenews, leur président Valy Sacko a regretté le fait qu’ils n’ont pas été associés à la prise de la mesure alors qu’ils sont les principaux acteurs. « J’ai toujours sollicité auprès des autorités à ce qu’elles nous associent à certaines prises de décision nous concernant. La maladie a ressuscité en Guinée Forestière, ce n’est pas tout le pays qui est concerné. Les autorités prennent souvent des décisions sans en mesurer les conséquences. Les Guinéens lambda que nous sommes, ne vivons pas du denier public, nous vivons à la sueur de nos fronts. Nous devons être écoutés et considérés dans la prise des décisions nous concernant », a-t-il déploré.
Poursuivant son intervention, M. Sacko a fait remarquer que si la fermeture des restaurants, des bars, night-clubs et des motels arrange quelque part les autorités parce qu’elles ont de quoi manger. Toutefois, a-t-il dénoncé, elle touche une frange importante de Guinéens qui sont très pauvres.
« Actuellement, nous tirons le diable par la queue. Depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19, non seulement le secteur n’a pas été accompagné mais aussi, il a beaucoup subi les conséquences. Si les autorités ne nous accompagnent pas, qu’elles nous laissent au moins évoluer. Parce que nous vivons du jour au jour », a-t-il dit.
Dans sa diatribe contre cette mesure, il précisera qu’en matière de la pandémie de Covid-19, la Guinée ne dépasse pas les pays voisins où les lieux de loisirs ne sont pas fermés. « Là où les marchés, le transport public, les écoles, les lieux de cultes sont ouverts, la fermeture des bars, des motels, des night-clubs et des restaurants n’a pas de sens. Parce qu’il n’est écrit nulle part que le Covid-19 se promène que dans ces lieux et beaucoup plus les nuits », a-t-il martelé.
A en croire M Sacko, pendant cette période, ils n’arrivent plus à payer leurs loyers, les factures d’eau et d’électricité. « A tout cela s’ajoutent les taxes», a-t-il déclaré et d’ajouter : « les autorités oublient qu’il y a une catégorie des guinéens qui travaillent de 23 heures à 4 heures du matin, la période de couvre-feu. Aujourd’hui, il y a plein de jeunes qui sont au chômage par faute de fermeture des chichas lounges. Nous ne pouvons pas payer nos travailleurs qui ont aussi des bouches à nourrir. »