Greensill Capital n’a finalement pas trouvé de repreneurs. La maison mère de la société financière a été placée en liquidation jeudi 22 avril. Le mois dernier, sa faillite avait secoué de nombreuses entreprises dans le monde, provoquant des répercussions politiques.
Lors d’une réunion, jeudi, des administrateurs de la faillite avec 41 créanciers, dont Softbank, Credit Suisse, la fondation de la famille du fondateur, Lex Greensill, et l’Association des banques allemandes, « les créanciers ont décidé de placer l’entreprise en liquidation », annonce Grant Thornton, la société chargée de gérer le dépôt de bilan. Les administrateurs avaient d’abord tenté de revendre certains actifs à la société d’investissement américaine Apollo.Article réservé à nos abonnés Lire aussi « La chaîne de confiance autour du groupe financier Greensill est rompue »
Outre la maison mère, située en Australie, Greensill a déposé le bilan au Royaume-Uni, où le gros de ses activités opérationnelles sont situées, et en Allemagne, où elle possède une filiale bancaire. « Les liquidateurs vont continuer à identifier des actifs (…) et gérer les développements en relation avec la gestion des dépôts de bilan de Greensill UK et de Greensill Bank AG », souligne le communiqué de Grant Thornton, sans plus de précisions.
Soupçons de fraudes
La chute de Greensill, qui était spécialisée dans les prêts à court terme aux entreprises pour qu’elles paient leurs fournisseurs, a suscité de nombreuses inquiétudes dans le secteur financier et dans l’industrie.
Dans un schéma qui peut rappeler les montages hasardeux de la crise financière de 2008, Greensill se finançait en transformant les dettes que lui devaient ces entreprises en produits financiers qu’elle vendait à de grands investisseurs.
Sa chute a été déclenchée par un assureur qui a refusé de renouveler sa couverture de transactions. Sa structure et ses transactions opaques ont généré des soupçons de fraudes et des doutes sur la valorisation de ses actifs.Lire aussi David Cameron sur la sellette après la faillite de Greensill Capital
Cette faillite retentissante s’est traduite par de lourdes pertes chez Credit Suisse, par exemple, et menace l’empire industriel du magnat de l’acier anglo-indien Sanjeev Gupta, qui était l’un de ses principaux clients et emploie des dizaines de milliers de personnes en Australie, en France et au Royaume-Uni.
L’affaire a également des ramifications politiques au Royaume-Uni : l’ancien premier ministre David Cameron est vertement critiqué pour ses activités de lobbying auprès du gouvernement britannique pour le compte de Greensill, dont il était conseiller, et a relancé le débat sur le copinage dans les hautes sphères politico-financières