A peine entré en vigueur et voilà le nouvel état d’urgence imposé par le gouvernement japonais remis en question par la propagation des variants du Covid-19, qui devraient causer plus de 90 % des nouvelles contaminations à Tokyo, Osaka et dans le département de Hyogo au cours de la première quinzaine de mai.
En vigueur du 25 avril au 11 mai à Tokyo, ainsi que dans les départements de l’ouest du pays, Osaka, Kyoto et Hyogo, l’état d’urgence – le troisième depuis le début de la pandémie – se traduit par des demandes de fermeture des centres commerciaux, cinémas, parcs d’attractions, ou encore bars et restaurants servant de l’alcool. Couvrant les traditionnels congés de la « Golden Week », entre le 29 avril et le 5 mai, il vise à endiguer la progression du Covid-19, qui a été détecté chez 5 606 personnes le 24 avril, près du double d’il y a trois semaines.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : au Japon, le gouvernement accusé de répondre de manière désordonnée et tardive
La forte hausse des contaminations – 564 400 depuis le début de la pandémie, pour 9 939 décès – est attribuée à la diffusion des variants, à 95 % de la mutation N501Y observée dans les souches britannique, brésilienne et sud-africaine. Les premiers cas de contamination par ces variants ont été signalés fin 2020 au Japon. Les précautions prises, comme la fermeture des frontières ou les contrôles renforcés aux aéroports, n’ont pas empêché leur diffusion.
« Impossible de contrôler la maladie »
Le 20 avril, le ministère de la santé totalisait 5 916 contaminations aux variants dans 46 des 47 départements du pays, un chiffre multiplié par 1,7 en une semaine, à un « rythme supérieur aux estimations », d’après la commission d’experts du gouvernement. Selon l’Institut national des maladies infectieuses, la part des personnes infectées par les variants est estimée à 30 % à Tokyo et à 80 % à Osaka et Hyogo. L’institut constate leur « propagation rapide » dans la capitale, et ils pourraient gagner le département voisin de Saitama. Les variants progresseraient rapidement aussi dans le département méridional d’Okinawa.
Le Japon a par ailleurs confirmé, le 22 avril, cinq contaminations au « double mutant » indien, à forte contagiosité. « Nous prendrons des mesures rigoureuses pour prévenir la propagation des infections en recueillant, évaluant et analysant les informations et en renforçant le contrôle des frontières et le système de surveillance », a promis le porte-parole du gouvernement, Katsunobu Kato.