Depuis une dizaine de jours, l’Iswap, la faction de Boko Haram affiliée à l’État islamique, multiplie les attaques contre plusieurs localités dans les États de Borno et de Yobe. Ces attaques perturbent fortement le quotidien de populations de part et d’autre de la frontière avec le Niger.
Selon plusieurs sources, les groupes armés ciblent d’abord les symboles de l’État et les forces de sécurité. Ainsi, à Maïné-Soroa, ces groupes, soupçonnés d’être des membres de l’Iswap, la branche ouest-africaine de l’État islamique, ont attaqué des postes de gendarmerie, de police et de douane, pour ensuite saisir des armes et du matériel.
Des démonstrations de force qui font fuir les populations vers les communautés rurales de l’autre côté de la frontière. Dans la région nigérienne de Diffa, les afflux de réfugiés sont fréquents, explique un responsable local, démuni face à ces arrivées régulières.
Des déplacés, parfois stigmatisés par leurs hôtes. Les Boko Haram se fondent parmi les déplacés et sont accusés de donner ensuite des renseignements à leurs combattants, explique un observateur.
Ces flux de personnes se font dans des conditions précaires, comme l’explique Jean-Sébastien Josset, porte-parole du HCR au Niger : « Souvent, ils fuient, en n’emportant quasiment rien avec. Ils arrivent dans des conditions difficiles et surtout dans un contexte sécuritaire très tendu, qui ne permet pas un accès humanitaire immédiat. »
Depuis vendredi, la ville nigériane de Geidam est assiégée par de présumés jihadistes de l’Iswap. Une situation qui cause beaucoup de difficultés, d’autant plus que cette ville proche de la frontière fait aussi office de carrefour commercial. On y échange des fruits, des légumes et des céréales, qui alimentent les activités agropastorales des producteurs de la région de Diffa. Les prix ont déjà commencé à flamber, regrette un habitant, qui redoute la paralysie des activités économiques.