Conakry, le 28 avril 2021 : le collectif interassociatif pour le plaidoyer et la promotion des droits des patients mobilise les OSC et les communautés, les institutions étatiques et les partenaires techniques et financier pour une journée dédiée aux droits des patients en république de guinée.
Le droit à la santé est garanti par la législation Guinéenne notamment la constitution, qui reconnait la santé comme un droit préalable à la jouissance des autres droits fondamentaux. C’est ainsi que le pays s’est doté d’une Politique Nationale de Santé en 2014 qui est l’instrument de la mise en œuvre de cette obligation constitutionnelle et qui s’intègre dans la politique globale du développement du pays et qui vise « une Guinée où toutes les populations sont en bonne santé, économiquement et socialement productives, bénéficiant d’un accès universel à des services et soins de santé de qualité avec leur pleine participation ».
Cette politique fait de la participation communautaire et collaboration intersectorielle un axe majeur pour favoriser l’accès au service de santé. Cela suppose la contribution de la communauté à son implémentation qui, est guidée par des principes directeurs parmi lesquels :
- Les soins centrés sur les besoins et attentes des personnes et les services intégrés permettant une meilleure implication des individus, des familles, des communautés et de la société civile (association des malades, des personnes vivant avec handicaps, des organisations caritatives…),
- Le partenariat dans l’esprit de privilégier de « faire-faire et la participation » pour responsabiliser davantage l’ensemble des acteurs du système de santé.
En outre des mesures législatives en faveur de la santé et particulièrement en faveur des personnes vulnérables ont été prise pour réglementer le secteur de la santé. On peut citer entre autres :
- La loi L010/AN/2000 portant sur la SR donne le droit à l’accès aux services SR/PF ;
- La loi et les textes interdisant les Mutilations Génitales Féminines (MGF) ;
- La loi L/2005/025/AN du 22 novembre 2011 adoptant et promulguant la loi relative à la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH/SIDA.
La promulgation de la loi L/2005/AN/013 du 4 Juillet 2005 régissant les associations d’usagers ou de personnes affectées dans le but de défendre le droit des patients et l’accès aux soins est la manifestation d’une volonté politique à offrir un cadre formel de promotion des droits des patients
Des manquements des droits des patient·e·s au niveau opérationnel
Cependant, malgré ces efforts comme bien importants, il est triste de constater au niveau opérationnel, des prémisses ou des violations flagrantes des droits des usagers : des incidents parfois graves sont enregistrés, les violations répétées de l’éthique et de la déontologie médicale avec comme corolaire la traduction des agents de santé devant les juridictions suite aux plaintes des usager·e·s ou de leur proche.
Cette situation est soutenue par d’autres facteurs notamment l’insuffisance voire manque de communication entre les centres de santé et les communautés, l’insuffisance de compétences techniques chez certains agents de santé y compris les managers. Tous ces facteurs contribuent à entretenir les tensions dans les relations entre les prestataires et les usagers avec pour conséquences le manque de confiance et la sous-utilisation des services.
Les crises sanitaires comme occasion de violation des droits des patients
En outre, la pandémie de la Covid19 est intervenue dans un contexte où les services de santé et le système de santé en général font face à des nouveaux besoins de réforme consécutifs à l’épidémie d’Ebola qui a sévi dans le pays avec 2 544 décès sur 3 813 cas recensés entre 2014 et 2016. Bien que les leçons apprises de la gestion de l’épidémie à virus d’Ebola a permis d’engager une riposte rapide contre la covid19 et contenir la nouvelle apparition du cas d’Ebola, cette deuxième vague d’Ebola est un signe de fragilité de notre système de santé. Nous enregistrons aujourd’hui encore des cas d’Ebola, à 16 cas confirmés d’Ebola (Sept 07 cas probables de maladie à virus d’Ebola(12 décès à déplorer, 09 guéris, 02 cas actifs ) 200 contacts en cours de suivi et 5.920 personnes ont été vaccinée. Pour la covid19, de la découverte du premier cas en mars 2020, nous sommes aujourd’hui à 21 612 cas ( contre 142 476 969 dans le monde), 136 décès, cas actifs, 2 501 guéris et 82 738 ont été vaccinées (1ère dose) dont 29 768 ont reçu leur 2ème dose. L’expérience a montré que les pandémies contribuent à créer des inégalités d’accès à la santé avec un fort impact chez les populations vulnérables. Nous saluons l’effort du gouvernement qui a entrepris des démarches auprès de ses partenaires pour rendre le vaccin contre Ebola et la covid19 disponibles et nous exhortons à plus de vigilance pour un accès équitables car les pandémies sont souvent causes de rupture d’égalités chez les usagers.
La promotion des droits des patients et dans une large mesure des usagers requiert la participation de toutes les parties prenantes. Au niveau international, des journées sont consacrées pour servir d’espace de dialogue et de rappel entre communauté décideurs prestataires des soins et partenaires sur les droits des patients. C’est le cas de la journée européenne des droits des patients célébrée le 16 avril de chaque année. Au niveau national en guinée, la volonté du Ministère de la santé à mettre à créer de comités de relation avec les usagers dans les hôpitaux guinéens obéira donc à un besoin national dans un contexte international favorable.
Il s’agit en fait pour les hôpitaux d’intégrer un nouveau paradigme, d’engager une nouvelle dynamique de gestion pour construire, ensemble avec les usagers, une autre image des établissements et de faire évoluer leurs pratiques de soins et services vers les standards souhaités. Le collectif salut cette initiative et accompagnera sans relâche ce processus Car une plus grande transparence et l’implication des associations d’usagers dans la gestion hospitalière sont devenues indispensables. Les comités de relation avec les usagers sont un moyen pour arriver à cette fin. Au niveau local, Ils seront un lieu de dialogue permanent avec les usagers afin de mieux prendre en compte leurs attentes et d’améliorer la qualité des services rendus par les hôpitaux. Ils contribueront aussi à informer les communautés et les usagers de la réalité et des besoins souvent méconnus des hôpitaux.
Il est donc nécessaire au niveau macro d’avoir une journée qui servira de moment d’échange et de rappel sur les droits des patients.
Dans le souci d’apporter sa contribution à la matérialisation des droits des patients, le collectif associatif Guinéen engagé dans la promotion des droits des personnes à une prise en charge de qualité avec l’appui du projet RUCHE « Remettre les Usagers au Centre de la lutte contre le viH » de l’ONG « Solidarité Thérapeutique et Initiative pour la Santé » en collaboration le collectif inter associatif organise avec d’autres associations partenaires une mobilisation pour les droits des patients en Guinée, à travers une campagne de plaidoyer pour rappeler que « Respecter les droits des patients : c’est permettre à chacun de vivre positivement sa maladie et avoir accès à des soins de santé de qualité prenant en compte ses besoins ».
Cette déclaration à la presse rentre est une opportunité saisie pour faire passer le message à la population générale que le droit de patient existe, sa connaissance par les usagers de service de santé et le soignant est un besoin réel et son respect contribuera à l’accès universelle aux soins de qualité
Enfin, cette rencontre est un moment de plaidoyer auprès du Ministère de la Santé et ses partenaires pour impulser l’institutionnalisation d’une journée nationale des droits des patients en République de Guinée. Cette journée sera une occasion de rappel constant aux différents acteurs, sur les droits des patients.
Contact
Hadia Aminata Soumaoro
Keira Mamady
Sané Soriba Sorel
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