La Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France estime à 145 millions d’euros les pertes sur le premier trimestre 2021.
Des masques et une meilleure hygiène des Français n’ont pas vraiment fait de bien aux porte-monnaie des pharmaciens. Avec la mise en place des gestes barrières pour lutter contre le coronavirus, les pharmacies ont enregistré des pertes qui se chiffrent en millions sur les ventes de médicaments.
Comme le révèle le journal Les Échos ce vendredi 7 mai, les ventes de médicaments courants ont drastiquement chuté entre mars 2020 — au début de l’épidémie — et mars 2021.
Selon la société de conseil spécialisée dans la santé Iqvia citée par le quotidien économique, les ventes de produits contre la toux (notamment le Humex qui est vendu sans ordonnance) ont chuté de moitié (54%) en un an. Il en va de même pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène (-27%), les médicaments pour soulager les pathologies rhinologiques qui dégringolent de 36% ainsi que ceux pour soulager les difficultés gastriques, -18%.
En volume de boites, la Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France estime que les pertes oscillent entre 15% (pour les antidouleurs) et 60% pour les antitussifs entre les premiers trimestres 2020 et 2021.
“Avec le port du masque, il n’y a plus de pathologies. Pour nous, ça veut dire plus de 145 millions d’euros de perte de rémunération sur les trois premiers mois de l’année”, a résumé aux Échos Philippe Besset, le président de la Fédération.
Les épidémies saisonnières portées disparues
Ces pertes doivent cependant être relativisées, au regard des nouvelles ventes liées à la pandémie: les boites de masques ou encore le gel hydroalcoolique, vendus en très grande quantité depuis plusieurs mois.
Comment l’expliquer? Tout simplement parce qu’avec la généralisation des gestes barrières, les épidémies saisonnières de l’automne/hiver comme la gastro-entérite ou la grippe ont quasiment disparu cette année.
Interrogé début mars par Le HuffPost, le médecin Thierry Blanchon, responsable adjoint du réseau Sentinelles, expliquait ainsi que pour la grippe, sur les 802 prélèvements réalisés, seulement deux cas positifs avaient été détectés. À titre de comparaison, le taux de positivité des échantillons frôle d’ordinaire les 70% lors du pic de contamination. Il en va de même pour les chiffres sur la gastro-entérite, avec un taux d’incidence divisé au moins par trois.
“Il est certain que les restrictions et mesures barrières mises en place pour lutter contre le Covid-19 jouent un rôle”, analysait déjà le spécialiste Thierry Blanchon.