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(rfi.fr) Colère sociale en Colombie: le gouvernement propose un «dialogue»

 (rfi.fr) Colère sociale en Colombie: le gouvernement propose un «dialogue»

La tension ne retombe pas en Colombie en dépit de l’appel au dialogue lancé jeudi par le gouvernement colombien. Les manifestations ont fait au moins 26 victimes, selon des chiffres officiels largement sous-estimés selon les ONG, et des centaines de blessés. 

Hier jeudi, au neuvième jour de contestation, Miguel Ceballos, conseiller présidentiel nommé médiateur, a lancé un appel au dialogue «entre tous les secteurs» de la société.

« Il faut écouter tous les secteurs du pays, mais le pays doit également écouter le gouvernement (…) cela comprend ceux qui manifestent, mais aussi ceux qui ne manifestent pas », a déclaré Miguel Ceballos. Des discussions ont débuté mercredi sous sa supervision, avec la participation du Défenseur du peuple, organisme public de protection des droits, des représentants du parquet et de fédérations de divers secteurs économiques.

M. Ceballos a assuré qu’il rencontrerait lundi prochain les leaders des manifestations. Puis, dans un message sur Twitter, il a invité le « Comité national de grève à se réunir avec le président et la vice-présidente », Mara Lucia Ramirez, sans donner plus de détails. Ce Comité, qui a lancé l’appel à la mobilisation, s’est dit lui prêt à un dialogue direct avec Ivan Duque, rapporte l’Agence France presse.

Le président du syndicat Central Unitaria de Trabajadores, Francisco Maltés, a toutefois répondu dans une vidéo envoyée aux médias que le dialogue ne sera possible « qu’une fois démilitarisées les villes et les campagnes où l’on a massacré des jeunes qui protestaient pacifiquement ». En attendant, le mot d’ordre de grève nationale (paro nacional) est maintenu. « Le point central, c’est qu’ils démilitarisent les villes, c’est à dire qu’ils garantissent aux gens de pouvoir sortir manifester en toute tranquillité, tout le contraire de ce qu’il s’est passé ces derniers jours dans différentes régions de Colombie », confirmait au micro d’Angelica Perez, de la rédaction en espagnol de RFI, Jennifer Pedraza une des leaders du mouvement étudiant Acrees (Association des étudiants de l’enseignement supérieur).   

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Pour nous les organisations sociales ce serait nous « tirer une balle de pied » que de négocier « sans avoir la garantie de pouvoir sortir dans la rue sans se faire tirer dessus. »

► À lire aussi La rue ne décolère pas en Colombie

Le mouvement de protestation, qui a débuté le 28 avril, était initialement destiné à obtenir le retrait d’un projet de réforme fiscale. Retrait finalement obtenu au bout de 17 jours de grève nationale et de manifestations durement réprimées par les forces de sécurité. Le président Duque a alors annoncé un nouveau texte de loi mais la contestation s’est amplifiée sur le terreau d’une contestation plus profonde. Les manifestants réclament notamment une amélioration des politiques de santé, d’éducation, de sécurité et dénoncent les abus des forces de l’ordre.

Les violences ont fait au moins 24 morts et quelque 850 blessés, selon des sources officielles. Mais des ONG locales ont annoncé des chiffres plus élevés, notamment Temblores avec 37 morts jeudi et plus de 370 disparus.

 La présidence d’Ivan Duque est régulièrement la cible de mouvements de contestation comme en 2019 et en 2020. La crise sociale et économique consécutive à la pandémie a rendu encore plus aigu le malaise des catégories les plus pauvres de Colombie. Sans oublier la violence politique, les assassinats de leaders sociaux et la recrudescence du conflit armé qui mine le pays depuis près de soixante ans.

houssainatou

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