L’Inde peine toujours à faire baisser le niveau de contamination au Covid-19 : le pays a enregistré ces derniers jours environ 400 000 cas quotidiens, soit la moitié de ceux rapportés dans le monde. Dans la capitale, toutefois, la crise humanitaire est moins aiguë grâce à une stabilisation du nombre de cas, et surtout à l’arrivée d’oxygène. RFI s’est rendue dans un magasin de distribution d’oxygène, où les familles des patients attendent pour remplir leurs bouteilles
Une vingtaine de grandes bouteilles d’oxygène sont alignées devant un petit magasin de distribution de gaz, dans le quartier populaire de Bhogal, au sud de New Delhi. Leurs propriétaires ont la mine inquiète. « C’est très difficile d’en avoir, confie cet homme. J’en ai besoin pour mon patron, et lui pour son frère, qui est à l’hôpital. Mais ils n’ont pas assez d’oxygène. Et cela fait quatre heures qu’on attend. »
L’espoir grandit cependant. Les ouvriers du magasin travaillent à marche forcée, la file avance, et un camion arrive même avec un nouveau chargement d’oxygène. Le deuxième de la journée. Le patron, Anil Kumar, commence à respirer. « La semaine dernière, nous servions 1 000 personnes par jour, la file faisait toute la rue. Maintenant, nous n’en voyons que 250 environ par jour. Et nous obtenons environ trois fois plus d’oxygène qu’avant. La situation semble être sous contrôle maintenant. »
La capitale reçoit, au quotidien, 30% d’oxygène de plus que la semaine dernière, et le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a légèrement diminué. La pression commence donc à baisser à New Delhi. Mais elle se déplace maintenant vers le sud et l’est de l’Inde, où les habitants des grandes villes commencent à leur tour à manquer d’air.