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(Guineenews)Ecole primaire de Lafou-Koubia : le vrai visage d’un système éducatif déliquescent

 (Guineenews)Ecole primaire de Lafou-Koubia : le vrai visage d’un système éducatif déliquescent

L’unique école primaire de Lafou, un district qui relève de la sous-préfecture de Matakaou, dans la préfecture de Koubia, se trouve dans un état de dénuement total. Elle manque de tout. Il n’y a ni toilettes ni eau potable. La seule salle de classe, un hangar fait en bois et lames de bambou tressées, n’a ni tableau ni suffisamment de tables bancs.

En raison d’un manque de classe, de nombreux enfants en âge d’aller à l’école, y sont privés de leur droit d’être scolarisés, a appris la Rédaction locale de votre quotidien électronique Guinéenews.

Aminata Touré, cette enseignante contractuelle communautaire qui gère seule cette école depuis 2017, témoigne ici sur ses difficiles conditions de travail : « l’école, c’est un hangar en bois avec une charpente en tôles. Mais de nos jours tout est délabré. Il n’y a pas de tableau ni de table banc. C’est du gravier qui nous sert de plancher… Très difficilement on parvient à gérer cette situation. Car nous avons affaire à des mineurs. Au début, on avait 32 tables bancs et les élèves étaient assis trois par tables. Mais actuellement, nous n’avons que 18 tables bancs. Ce qui représente un véritable casse-tête pour nous. Nous avions sollicité un accompagnement depuis très longtemps afin qu’on ait une école digne de nom. Mais jusque-là, cet appel est resté lettre morte. On enseigne mais ce qui nous préoccupe de plus, c’est le fait qu’on a pas d’école proprement dite. Moi, je suis contractuelle communautaire ici. Les parents d’élèves n’arrivent même pas à me payer. Je suis l’unique enseignante de l’école. Au début, on avait inscrit jusqu’à 180 élèves mais par manque de place, on a réduit jusqu’à 100 élèves. Cette année, je gère à la fois la troisième et la quatrième année. Il n’y a pas de première ni de deuxième année. Actuellement, il y a plus de 200 enfants qui veulent aller à l’école mais par faute de places et d’enseignants, on ne peut pas recruter. Personnellement, la communauté a du mal à m’entretenir. C’est Alpha Lafou (un ressortissant du Village, ndlr) qui m’a aidé la fois dernière. En plus une autre femme m’avait aussi pris en charge pendant 6 mois. C’est en majorité des enfants orphelins qui sont dans cette école. Voilà qui complique davantage les choses. La DPE (direction préfectorale de l’éducation) et la DSEE (direction sous-préfectorale de l’enseignement élémentaire) sont au courant de cette situation. Mais ils n’arrivent pas à faire grand-chose. Elles promettent souvent de nous aider à avoir une école mais on ne voit rien venir pour le moment. En plus, on est confronté à un problème d’eau. Il y a au moins un kilomètre entre l’école et le point d’eau. C’est des bidons qu’on utilise avec les élèves pour se ravitailler en eau. On a un problème d’eau et on n’a pas de toilettes. »

A écouter ce témoignage très saisissant sur les conditions de travail et vie de cette brave enseignante et de ses élèves, l’école déjà précaire de la petite bourgade de Lafou risque de fermer bientôt si les bonnes volontés, publique et/ou privée n’y viennent pas rapidement au secours.

Ibrahima Diallo

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